En 2013, avec un taux de croissance de -5,5%, le secteur de l'industrie inscrit une nouvelle contre-performance, après la baisse de 3,4% de l'activité en 2012. L'année 2013 aura été marquée par une évolution en demi-teinte des indicateurs macroéconomiques. Si certains secteurs ont réalisé de petites performances, l'évolution générale de la situation ne peut justifier un optimisme béat. La revue des grands comptes économiques publiés il y a quelques jours par l'Office national des statistiques (ONS) fait d'ailleurs état d'un recul de la croissance globale malgré une accélération de la consommation finale qui a surtout profité aux échanges commerciaux avec l'étranger. C'est ainsi que les chiffres de l'ONS font état d'une hausse globale de 3,4% de la consommation en 2013. Si celle-ci a marqué une légère décélération par rapport à 2012, elle a particulièrement été tirée par la consommation finale des ménages laquelle se stabilise à un taux de croissance moyen de 5% en 2012 et 2013. Rien d'étonnant donc à constater un maintien de la tendance haussière des importations de biens et services lesquels ont augmenté respectivement de 10,4% et 6,1%. Cela est d'autant plus vrai que le marché interne de l'offre n'évolue que très peu. C'est ainsi que l'Office note une baisse du taux de croissance globale lequel passe de 3,3% en 2012 à 2,8% en 2013. Une décélération que l'ONS met sur le compte du recul «enregistré dans le secteur des hydrocarbures et des rythmes de croissance moindres dans l'industrie et le BTPH». En valeurs courantes, le PIB de 2013 est évalué à 16569,3 milliards de dinars soit un peu plus de 220 milliards de dollars pour un PIB per capita de 5543 dollars. Si l'agriculture avec ses 8,8% de croissance enregistre de bonnes performances, tous comme les secteurs du commerce et des services marchands, ce n'est pas le cas d'autres secteurs pourtant vitaux pour la bonne marche de l'économie nationale. C'est ainsi que l'ONS note que si le secteur de l'industrie rompt avec la forte décélération l'ayant marqué durant de nombreuses années, il inscrit un taux de croissance encore trop faible pour porter son taux de participation à la formation du PIB de 5% à 10% comme souhaité par le gouvernement. L'industrie en baisse L'Office précise ainsi que la valeur ajoutée industrielle a inscrit une hausse nominale de 5%. En volume, la croissance du secteur de l'industrie a été de l'ordre de 4,1% en 2013 contre 5,1% en 2012 «soit une nette décélération s'expliquant essentiellement par les baisses d'activité dans les secteurs de l'énergie, des ISMMEE et de la chimie». Mais la décélération la plus notable aura été celle du secteur des hydrocarbures. Celui-ci enregistre de nouveau une baisse de l'activité et n'arrive toujours pas à inverser la tendance baissière qui le caractérise depuis 2006. En 2013 et avec un taux de croissance de -5,5%, le secteur inscrit une nouvelle contre-performance, après la baisse de 3,4% de l'activité en 2012. Selon les statistiques du ministère de l'Energie et des Mines sur lesquelles s'appuie l'ONS pour ses conclusions, la production de pétrole brut et de condensat reste sur une baisse de 3,7%. La baisse de la production de gaz naturel est plus marquée avec un taux de 4,1%. Seule lueur au tableau, l'effort entrepris en matière d'investissement et qui permet le maintien de la croissance de l'indicateur de formation brut de capital fixe. Cet indicateur a ainsi inscrit un taux de croissance de 8,6% en 2013 contre 7,2% en 2012. Il ne faudrait néanmoins pas se leurrer d'autant que l'ONS précise que cet accroissement est dû essentiellement à l'augmentation de près de 13,8% du volume des importations et de l'augmentation des dépenses publiques, notamment en faveur des infrastructures économiques et administratives, de l'éducation, des services productifs ainsi que de l'agriculture et de l'hydraulique.