Ainsi donc, bien qu'elles ne soient pas les mêmes suivant les régions et les établissements, les conditions de scolarisation demeurent, en général, «déplorables», loin d'être propices aux études. «Décevante». C'est ainsi qu'est estimée la rentrée scolaire 2014/2015 par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), qui dresse un tableau peu reluisant des conditions dans lesquelles les élèves ont rejoint les classes de cours cette année. Joint par téléphone au deuxième jour de la rentrée, le coordinateur de wilaya de ce syndicat, Zenati Slimane, fait état de conditions «lamentables», résultat, dit-il, de l'«immobilisme» des responsables du secteur. Il énumère une série de «tares» relevées dans plusieurs établissements à travers le territoire de la wilaya. À commencer par la surcharge des classes. «Au chef-lieu et au niveau de toutes les grandes daïra, il y a pratiquement surcharge des classes au niveau des trois paliers scolaires», relève le syndicaliste. Il cite par exemple, dans le chef-lieu, les CEM Zerrouk, Iheddadène et Ighil Ouazzoug, où le nombre d'élèves par classe est de 40 en moyenne. En second lieu, le syndicat déplore la vétusté de certains établissements, à l'exemple du lycée Ibn Sina, El Hemmadia, Technicum Iheddadène, également dans le chef-lieu. L'autre problème qui semble se poser avec acuité cette année est celui du manque d'encadrement. «On a relevé un manque criard en encadrement, comme c'est le cas, par exemple, au CEM de Oued Ghir, où n'est pas encore affecté un chef d'établissement, le lycée Ighil Ouazzoug, aussi, où on a été obligé de rappeler un directeur à la retraite pour diriger l'établissement», déplore encore Zenati Slimane, ajoutant que «la rentrée ne s'est pas faite dans plus de 20 établissements à cause du manque d'encadrement». Même évaluation du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Par le biais de son porte-parole Achour Iddir, contacté par téléphone, le syndicat évoque, lui aussi, la surcharge des classes. «Le problème reste entier au niveau des lycées et aucune nouvelle structure n'est réceptionnée pour soulager la surcharge». Il ajoutera que «les structures en construction ne seront pas prêtes pour la présente année», constate Iddir Achour. En attendant le rapport général de son bureau de wilaya, qui sera connu à la fin de la semaine, le syndicat relève d'ores et déjà une surcharge criarde des classes au niveau des établissements du chef-lieu, dont il cite en exemple le lycée El Hemmadia. Ainsi donc, bien qu'elles ne soient pas les mêmes suivant les régions et les établissements, les conditions de scolarisation demeurent, en général, «déplorables», loin d'être propices aux études. Ils sont 195 838 élèves, tous paliers confondus, à avoir rejoint, dimanche, les bancs de l'école dans la wilaya de Béjaïa, selon la direction de l'éducation qui donne les chiffres de 91 208 élèves dont 13 792 nouveaux inscrits au primaire, 60 926 dont 12 906 nouveaux inscrits au palier moyen, 43 704 élèves dont 11 022 nouveaux inscrits au secondaire, et enfin 13 792 inscrits au cycle préscolaire. L'encadrement se fera par 4 845 enseignants au primaire, 4 688 au moyen et 2 976 au secondaire. Si on compare le nombre total d'inscrits à celui de l'année passée (194 623), les structures pédagogiques de la wilaya accueilleront cette année 1 215 élèves de plus, alors que le nombre de celles-ci ne s'est renforcé que de deux CEM. La hausse est enregistrée aux paliers primaire et moyen avec, respectivement, 3203 et 1520 élèves supplémentaires, tandis qu'est enregistrée cette année une légère baisse de 412 élèves au secondaire. Ce palier, où la surcharge des classes fait rage, et ce, depuis des années, ne reçoit aucune structure nouvelle et ce n'est certainement pas sur cette baisse insignifiante qu'il faut compter pour endiguer le problème. Dans les communes d'Ait Smail, Ighram et Adekkar, des annexes sont mises en place pour pallier à la surcharge, à défaut de l'achèvement de nouvelles structures, en construction depuis un bon bout de temps.