Finalement, le championnat professionnel a repris ses droits sans qu'aucune mesure concrète soit prise pour lutter efficacement contre la violence dans les stades, et ce, 20 jours seulement après la tragédie du stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou, qui a coûté la vie au Camerounais Albert Ebossé (JS Kabylie). Le championnat a donc observé une pause de trois semaines durant lesquelles le discours indigent, les professions de bonne foi, les promesses sans lendemain totalement détachées de la réalité et de la gravité de la situation ont prévalu. C'est avec ce type de «philosophie», basée sur le renoncement, la démission, le laxisme, la fuite en avant, le laisser-aller pour ne pas dire le déni, que les autorités comptent combattre ce mal qui ne cesse de provoquer des drames depuis des années et qui fera d'autres victimes dans les mois et années à venir. Rien que pour cela, Albert Ebossé est mort pour rien. Faire reprendre le championnat sans avoir pris la moindre mesure à la hauteur du défi et à la gravité de la situation est une aberration. Les sanctions infligées à la JS Kabylie ne peuvent à elles seules constituer une réponse à la violence dans les stades. A priori, les autorités n'ont ni la volonté, ni la capacité, ni le désir d'affronter la bête immonde qui continuera de faucher des vies à l'occasion des rencontres de football. Elles pensent qu'une campagne de sensibilisation suffira pour venir à bout de ce cancer qu'est la violence dans les stades. L'avenir prouvera qu'elles se sont encore trompées dans leurs politique et stratégie. D'aucuns pensent que la solution réside dans le recours systématique à la matraque. Cette voie est dangereuse. Elle ne réglera pas le problème. Elle le retardera peut-être, mais elle ne le vaincra pas. La solution est ailleurs.