Connue pour être une des destinations privilégiées de la côte algéroise, El Djamila ou La Madrague renoue comme chaque été avec cet air de farniente que son inaltérable notoriété de « cité du plaisir » semble lui avoir légué, sans modalités. Des atouts touristiques à en revendre, la ville de Aïn Bénian ne semble pas alerte pour les exploiter, du moins dans l'immédiat. Le marasme économique, le chômage et la prostitution et bien d'autres maux collent désormais à la peau de l'ancienne Guyotville, en dépit de ses potentialités et des discours « apaisants » des responsables locaux. Preuve en est, la masse de projets qui demeure en suspens, à l'image des travaux d'aménagement des Ports de plaisance et de pêche d'El Djamila lancés il y a plus de 4 ans, seraient, selon le constat du maire de la ville, M. Bahri, toujours en cours de réalisation. C'est le cas également du projet d'aménagement de la plage artificielle, pour laquelle l'Etat a consenti la somme de 120 milliards de centimes depuis octobre de l'année dernière. Les premiers travaux seront lancés prochainement, soutient M. Bahri. Selon lui, cette nouvelle structure sera exploitée par la commune. La réalisation de la deuxième tranche des travaux d'aménagement du site d'El Djamila, consistant à raser les anciennes constructions autour du vieux port de La Madrague en vue de l'implantation d'équipements touristiques entre autres, semble hypothéquée par le retard accumulé durant cette première phase de la réalisation. D'après le maire, il est aussi nécessaire de repenser et « d'actualiser » la zone touristique en intégrant de nouveaux sites. Abordant le sujet du manque d'infrastructures économiques, dont la commune souffre gravement, surtout avec le démantèlement de la centaine de petites unités de textile, opéré ces dix dernières années, Aïn Bénian demeure, selon M. Bahri, un chantier ouvert. L'espoir, exprime-t-il, viendra peut-être de la réactivation de la zone d'activité, située au sud-est de la commune, précisément dans la cité du 11 Décembre, dont le fonctionnement, jusqu'à présent, ne représente que 20% de ses potentialités réelles. Ainsi, sur les 108 investisseurs recensés, 35 d'entre eux seulement ont pris leur quartier dans ladite zone. Entre autres raisons avancées par M. Bahri, la présence sur le site d'indus occupants, considérée par les autorités comme un véritable handicap à la relance de ces activités. A celle-ci s'ajoute l'état chaotique de la route, non encore goudronnée. L'extension de cette zone de 10 ha verra en principe dans les prochains mois l'entame des premiers travaux. Préoccupation majeure des vacanciers : la sécurité. Comme c'est pratiquement de tradition chaque saison, Aïn Bénian, et tout spécialement El Djamila, s'illustre par des agressions, parfois mortelles. Le maire de la ville se veut, quant à lui, des plus « rassurant ». « Rana mlah (On est tranquille !) », papote-t-il. En plus de la présence quotidienne des policiers, trois brigades assureront la quiétude durant la nuit, dit-il, satisfait. El Djamila accueille, chaque nuit, estimera le Président de l'APC, « plus de 1500 personnes » qui viennent ripailler. Un rush qui échappe le plus souvent au contrôle des autorités locales et des services de sécurité. Au chapitre des animations, le maire promet un programme « riche » qui se poursuivra jusqu'à la fin de la saison estivale. Il s'agit, nomme-t-il, de … « galas artistiques tous les mercredis et jeudis au soir ».