Le président de la Chambre basse du Parlement, Larbi Ould Khelifa, a rejeté la demande formulée, le 2 septembre dernier, par l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Ennahda et El Islah) portant sur la réintégration des structures de l'APN. Après deux ans de boycott, l'Alliance verte a pris, cette fois-ci, la décision de reprendre ses postes au niveau des différentes instances de l'Assemblée, mais Ould Khelifa en a, apparemment, décidé autrement. Il a signifié un niet aux concernés, et ce, sans aucun argument ou justificatif palpable. Ce refus a irrité les trois partis qui accusent le président de l'APN d'entraver la loi et le règlement intérieur régissant l'Assemblée. Notons que l'APN procédera, le 22 septembre prochain, au renouvellement annuel de ses structures à travers des élections au sein des groupes parlementaires. Ce renouvellement concerne les postes des vice-présidents (au nombre de 9) et les bureaux des 12 commissions permanentes et la répartition des postes sur la base de la représentation proportionnelle. Une réunion de consultation et de concertation s'est tenue, le 2 septembre dernier, avec les différents groupes parlementaires pour discuter du renouvellement des structures. «Suite à cette réunion nous avons exprimé notre position quant à l'accès aux structures de l'APN et nous avons insisté sur la nécessité du respect du règlement intérieur. Nous appréhendions la réponse du président de l'APN et le refus d'intégrer les structures de l'APN relève beaucoup plus d'une décision politique», notent les députés de l'Alliance verte. Le pouvoir, selon ces derniers, ne veut pas de partis qui perturbent le débat autour du projet portant révision de la Constitution. Dans un communiqué rendu public, l'Alliance verte dénonce le rendement de l'Assemblée dont le rôle et la mission se limitent à l'adoption des projets du gouvernement et déplore l'introduction de l'argent sale dans cette institution. «Devant cette régression consommée, l'Alliance verte assumera sa responsabilité historique en tentant d'arrêter le feuilleton de l'effondrement de l'institution législative, à travers l'imposition d'un débat contradictoire et en utilisant la tribune de l'APN pour servir de contre-pouvoir», explique l'Alliance verte, qui demande à Ould Khelifa d'assumer ses responsabilités politique et juridique en refusant leur réintégration dans les structures de l'Assemblée. «Le président de l'APN est revenu sur sa décision prise lors de la réunion de consultation et il assumera les conséquences», avertissent les membres de l'Alliance.