Le Conseil interministériel élargi qu'a tout récemment présidé Abdelmalek Sellal dans la wilaya d'Alger a pris entre autres décisions de revoir l'administration territoriale de l'agglomération algéroise qui, dans sa forme actuelle, constitue un insurmontable obstacle à la syndication des moyens humains et matériels nécessaires à une prise en charge globale des problèmes de la capitale (hygiène, entretien de la voirie et de la signalisation routière, création de zones de détente, etc.). La formule qui semble faire consensus est un retour au Conseil Populaire de la Ville d'Alger (CPVA) qui fédérait, avant sa dissolution en 1990, tous les moyens matériels et humains nécessaires à la gestion quotidienne et globale de l'agglomération algéroise, constituée d'une cinquantaine de communes. Le retour à cette organisation qui avait efficacement prévalu de l'indépendance du pays à 1990 date de sa dissolution pour empêcher le Fis d'étendre son influence sur l'ensemble de la capitale, paraît judicieux car le CPVA aura le pouvoir de commander et de coordonner les actions de la multitude d'entreprises publiques locales qui ont été pour diverses raisons épargnées par la vague de dissolutions et de restructurations du milieu des années 1990. La capacité d'intervention que leur confère leur nombre (environ 30 sociétés de divers corps d'Etat), leurs moyens humains (plus de 25 000 travailleurs) et leurs parcs matériels, est pour ainsi dire prodigieuse. Cette «force de frappe» ne demande qu'à être mise au service d'une institution intercommunale bien organisée et, de surcroît confiée par voie électorale au président d'APC le plus compétent et respecté de l'agglomération algéroise. Ce dernier aura le titre de Maire d'Alger, car il faut savoir que contrairement à toutes les capitales du monde, la ville d'Alger n'a plus de maire depuis la dissolution du CPVA en 1990. La fonction de représentation est depuis cette date dévolue au wali qui, de par la loi, ne représente pas les collectivités locales administrées par des élus, mais l'Etat. Le retour au CPVA aura par ailleurs vocation à mettre fin à ces «zones orphelines» qui peuvent être des terrains vagues, des locaux ou des routes (cas de l'avenue St Charles Les vergers Bir Mourad Raïs, de certaines rues qui séparent Alger Centre des communes environnantes, etc.) qu'aucune APC ne veut prendre en charge, sous prétexte qu'elles dépendent d'une des communes voisines. L'agglomération algéroise deviendrait ainsi une et indivisible, chacune des communes pouvant profiter des avantages que confère la syndication des moyens intercommunaux et au-delà, ceux de la wilaya concernée.