La Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) a un nouveau président. Sans surprise, Mohamed Laïd Benamor succède à Tahar Khelil, lequel n'a pas souhaité se représenter pour un nouveau mandat. Bien que le patron du groupe Amor Benamor ait été l'unique candidat, l'élection fut houleuse, l'enjeu n'étant pas un semblant de compétition autour du poste de président de la CACI, mais avait trait au mode de l'élection. Ce fut donc une assemblée générale élective entamée par un cafouillage. Le fait est que certains membres de l'AGE (exclusivement des présidents et vice-présidents des Chambres de commerce locales) se sont appuyés sur l'argument du candidat unique pour proposer un vote à main levée en lieu et place d'un vote à bulletins secrets. Sur fond de joutes entre opposants et partisans d'un scrutin à main levée, l'urne a bien failli passer à la trappe n'était l'intervention d'un représentant de la CCI Rhummel, qui a rappelé que les élections de la CACI sont régies par des textes, notamment le décret 94-96 du 3 mars 1996 qui édicte les statuts des Chambres de commerce. Celui-ci a ainsi estimé que déroger au texte créerait un vice de forme et risquerait de rendre ces élections caduques à la moindre réserve. L'AGE ayant levé toute équivoque, le scrutin à bulletins secrets s'est soldé par une large victoire de Laïd Benamor avec 113 voix sur les 127 exprimées et 14 voix contre. Notons que le quorum a été atteint avec la participation de 127 membres de l'AGE sur un ensemble de 144. En tout état de cause, l'AG élective de la CACI revêt cette année une importance particulière. Au-delà du fait que le nouveau président de la CACI soit en parallèle vice-président du FCE, et dont il a eu tout le soutien, statut que le principal concerné revendique, il peut témoigner d'un changement de cap de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et qui peut se traduire par un poids plus important des producteurs et des industriels. D'ailleurs, les premiers mots du nouveau président de la CACI ont été adressés aux membres de l'AGE et particulièrement à ceux qui se sont opposés à son élection afin de réclamer l'adhésion de tous à la nouvelle démarche qu'il entend mettre en œuvre. Faisant référence à son expérience d'une trentaine d'années dans le domaine de l'industrie, il a appelé les Chambres locales à faire des propositions qui, au-delà de la révision des statuts des Chambres de commerce, permettraient d'accompagner l'entreprise dans l'effort d'investissement, dans la création de richesses et d'emplois. Celui-ci propose d'ailleurs d'explorer les possibilités de coopération interrégionale, mais aussi les opportunités d'intégration des domaines qui courent au-delà du commerce et des services, l'objectif étant de multiplier les échanges avec d'autres institutions, telles que les Chambres d'agriculture et d'artisanat ainsi qu'avec les organisations patronales.