Se débattant dans des problèmes de gestion inextricables, les autorités des ports de pêche en Algérie viennent de franchir le Rubicon en faisant appel à des investisseurs nationaux ou étrangers, en vue de développer un secteur qui marque le pas. En effet, à en croire l'APS qui cite le président du directoire de l'Entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP), Fayçal Kellil, un « appel à manifestation d'intérêt » pour l'investissement dans les activités des ports de pêche et de commerce halieutique sera lancé dès aujourd'hui par l'entreprise publique EGPP. Une offre, « qui s'adresse exclusivement aux professionnels de la pêche », qu'ils soient nationaux ou étrangers, pour la réalisation et l'exploitation d'investissements dans les activités liées à la gestion et au développement des 29 ports de pêche que compte le pays, précise la même source. Les éventuels investisseurs auront à réaliser ou à développer quelque 21 halles à marée, 8 chantiers navals, 16 ateliers de réparation navale et 17 entrepôts frigorifiques. Comme ils auront, ajoute la même source, à réaliser 16 unités de fabrication de rechange et matériel de pêche ainsi que le même nombre d'équipements de cales de halage. Mais il semble que c'est le sous-secteur de la construction et réparation navales qui suscite le plus d'intérêt auprès des investisseurs étrangers, particulièrement ceux d'Espagne, de la Corée, du Portugal, du Japon et de la Chine, indique la même source. Un segment qui ne représente, indique-t-on, que quelque 20% du marché national avec des investissements déjà engagés d'environ 40 millions d'euros jusqu'à 2004, selon les chiffres des autorités en charge du secteur, d'après M. Khellil. Le président du directoire de l'EGPP a, en outre, fait savoir que les opérateurs intéressés par cette offre doivent présenter leurs dossiers avant le 23 août prochain, non sans préciser, que pour l'heure, une quarantaine d'investisseurs ont déjà affiché leurs intentions d'y prendre part. Pour le premier responsable de l'EGPP, à travers cette offre, les autorités escomptent « dynamiser les investissements dans les ports de pêche en vue d'améliorer la qualité des équipements et de favoriser une utilisation rationnelle des espaces », alors que selon le même responsable, ces éventuels investissements créeront entre 2500 et 3000 emplois d'ici à 2009. Dans le même sillage, Fayçal Kellil ne désespère pas de voir la tenue d'une manifestation pour l'investissement dans les ports de pêche, baptisée MINAPPECH les 5 et 6 septembre prochain au Palais des expositions d'Alger, constituer une opportunité supplémentaire pour cette offre d'investissement. Créée en 2004, dans le cadre de la mise niveau de gestion des ports de pêche, la même source indique, à titre de rappel, que l'EGPP dispose de dix filiales régionales. La flottille nationale de pêche est composée de quelque 4000 bateaux, dont 403 chalutiers, 836 sardiniers, 2731 petits métiers et 14 corailleurs, selon les statistiques fournies en 2005 par la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture.