Les épisodes liés aux douloureux événements qu'avait connus la ville de Ksar Chellala, à 120 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, ne semblent pas encore finis bien que le calme total y règne depuis une semaine dans cette région du pays. Sur la centaine de personnes impliquées, soixante-dix neuf d'entre elles ont été interpellées par les services de sécurité, avons- nous appris de sources locales. Interpellations suivies de présentation de leurs auteurs devant le tribunal de justice de cette même ville où le magistrat en charge du dossier avait prononcé trente-six mandats de dépôt, la mise sous contrôle judiciaire de quarante-huit personnes, délivré six mandats d'amener, au moment où un prévenu identifié demeure en fuite. Emeutes ayant valu, pour rappel, l'incendie de plusieurs édifices publics, généré des blessures à 56 membres des forces anti-émeutes et le décès d'un citoyen B.L., 44 ans. Le décès de cette victime serait dû à « une crise cardiaque ». La nouveauté si l'on se réfère aux mêmes sources locales serait l'implication de l'ex-P/APC suspendu par le wali et actuellement sous contrôle judiciaire et d'être sous le coup d'un mandat de dépôt. Cet élu FLN, ancien syndicaliste aurait évoqué « une indifférence des pouvoirs publics locaux à l'endroit de cette région de la wilaya ». Propos jugés malvenus de la part d'un responsable déjà sous contrôle judiciaire avec seize autres personnes pour avoir, dit-on, « dilapidé des biens publics et fait usage de faux ». Presque deux semaines après les troubles, la commission technique installée par le wali pour faire le bilan des dégâts, aucun chiffre n'a été avancé, bien que des sources non responsables parlent de plus de 20 milliards de centimes. Même le fils de l'ex-maire déchu est concerné par un contrôle judiciaire, mais transparaît en arrière-fond des règlements de comptes politiques qui ne disent pas leur nom. On citera dans la foulée, la prise de bec véhémente entre le wali et l'actuel sénateur d'obédience RND, Mustapha Khiar et le rôle joué par le député FLN « jugé négatif » par les populations de Ksar Chellala contrairement à celui plus actif du député du Rassemblement algérien, Boutemra Abdelkader. Ici et là, les langues se délient à propos du timing des troubles, de leur ampleur qui avaient tout de même laissé un goût d'inachevé face à l'impasse. Ksar Chellala, qui vient ainsi de vivre des troubles violents, a besoin de stabilité et de temps pour panser ses blessures et ses meurtrissures, mais elle est en quête d'un développement conséquent à même de juguler n'importe quelle manipulation, si manipulation il y a, car on ne le répétera jamais assez, cette région confinée dans un isolement sidérant a besoin notamment les jeunes de considération.