Un branle-bas de combat a caractérisé hier les travées du tribunal de Ksar Chellala où furent présentés tôt le matin par des éléments de la police judiciaire 57 manifestants dont un grand nombre de jeunes, « auteurs présumés de casse et d'incendie volontaire de plusieurs édifices publics samedi et dimanche derniers ». Des évènements qui secouent depuis vendredi la commune de Ksar Chellala, 120 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, où l'on avait déploré le décès d'un citoyen (D. L. 44 ans) et occasionné des blessures plus ou moins graves à certains membres des forces de l'ordre. Avant-hier, et comme attendu, des escarmouches avaient éclaté juste après l'enterrement de ce citoyen entre manifestants et forces de sécurité jusqu'à une heure tardive de la nuit. Entre temps, les pourparlers n'avaient pas cessé et le wali de Tiaret, Brahim Mered, s'est rendu pour la seconde fois consécutive hier à Ksar Chellala pour s'enquérir de près de l'évolution des évènements. Une rumeur avait circulé hier matin donnant pour congédié le chef de daïra, mais aucune source officielle n'est venue la confirmer ou l'infirmer. Un black-out qui n'a fait d'ailleurs qu'alimenter les rumeurs des plus fantaisistes. L'heure des bilans n'a pas encore sonné, mais il est loisible de dire que Chellala l'éternelle rebelle n'en sera que plus meurtrie même si l'unanimité s'est faite sur la nécessité d'engager un dialogue franc et responsable. « On aurait pu éviter le dérapage et épargné le drame à la famille Laihar », nous disaient hier des citoyens de cette ville traumatisée et sous le choc par le désordre ainsi créé. Une source responsable nous a signalé avant-hier que « 90% du fichier de l'état civil a été soustrait des mains assassines ». Un calme plat régnait donc hier dans la ville de Ksar Chellala et de nombreux jeunes manifestants faisaient le pied de grue devant le tribunal où défilaient devant le juge d'instruction des jeunes.