A peine 21 millions de dinars, tel est le total des indemnisations versées par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) aux éleveurs bovins assurés contre les sinistres liés à la fièvre aphteuse. Ainsi, selon le PDG de la CNMA, Cherif Benhabilès, cité hier par l'APS, les éleveurs assurés représentent à peine 8 à 8,3% de l'ensemble des professionnels de la filière et seuls 163 d'entre eux ont établi des déclarations de sinistre après que leur bétail ait été touché par la fièvre aphteuse. «C'est un très faible taux par rapport aux potentialités existantes dans la branche», a déploré le même responsable, soulignant que cet état de fait s'explique surtout par «un problème de confiance entre les professionnels du secteur et les assureurs de manière générale». Du reste, a-t-il relevé, la faible adhésion du monde agricole à l'assurance est également dû au déficit de communication de la part des assureurs mais aussi aux tarifs élevés des polices d'assurance, en particulier celles liées à la couverture contre les calamités. Selon M. Benhabilès, l'offre actuelle en la matière «n'est pas adaptée aux moyens financiers, parfois limités, des agriculteurs». Pour y remédier, le premier responsable de la CNMA estime nécessaire la mise en place par les pouvoirs publics de dispositifs économiques d'assurance contre les différents sinistres, à commencer par les cultures stratégiques comme la pomme de terre, la tomate et les céréales, ainsi que les activités d'élevage. «L'assurance doit aussi être utilisée comme un instrument de gestion des risques et un moyen de suppléer aux dispositifs étatiques de subvention», plaide-t-il en définitive.