En plus de toutes les tares vécues, les lieux sont également marqués par l'insécurité, avec un taux très élevé des vols par effraction. Quand la gestion des affaires courantes des communes est prise à la légère par les responsables locaux, l'on ne peut qu'admettre de vivre avec la logique fataliste que l'on essaye, bon an mal an, à inculquer dans les esprits des citoyens. Les habitants de la cité Djenene Teffeh font partie de cette population ciblée par l'usure et la négligence. On y parle à profusion de ses trottoirs et ses chaussées éventrées, de ses immondices qui jonchent le sol et refusent de quitter le décor de la cité, de l'absence de l'éclairage public et de l'eau potable qui y manque. «C'est un quartier où la bourbe n'inquiète plus personne à cause de son omniprésence dans tous les coins du quartier, et si vous n'êtes pas adepte du patinage en période d'hiver, vous découvrirez sur votre compte les vertus de cette discipline, quand la chaussée se transforme en patinoire lors des grandes averses», a déclaré un retraité des chemins de fer. L'illicite et l'informel y sont légion. «Notre cité résume toute les anomalies existantes dans les autres agglomérations en matière d'espaces verts squattés, de rues et ruelles disparues à la faveur de l'application sélective et erronée de la loi 15/08 relative à la régularisation des constructions illicites, du piratage semi légal des câbles électriques, du raccordement informel au gaz de ville», a ajouté Mohcen, un commerçant de la cité qui se dit témoin chaque jour que Dieu fait d'anomalies criardes dans les extensions des bâtisses. Un taux très élevé des vols par effraction, place cette cité en deuxième position dans ce fléau, après la cité Baoulou, une autre agglomération où la côte d'alerte est déjà atteinte depuis des années. «A Djenene Teffeh, toute sortie familiale est précédée d'un état d'alerte à cause de la présence permanente des bandes de marginaux qui passent pour des professionnels en matière de casse. L'absence de l'éclairage public et les pannes intempestives de l'électricité sont compliqués davantage par l'absence quasi-totale sur le terrain d'un service d'astreinte de la SDE», nous confie Soltane, victime d'une agression à un moment de grande panne d'électricité. Un quartier résidentiel qui aspire malgré tout à un quotidien moins contraignant.