De nouvelles mesures ont été prises hier depuis Paris, pour renforcer la sécurité de ses ressortissants et les intérêts de la France dans le monde. Paris salue également les efforts consentis par le gouvernement algérien pour retrouver Hervé Gourdel. La France va renforcer les mesures de sécurité dans les transports et les lieux publics. C'est l'une des décisions prises hier par le Conseil restreint de défense consacré à la sécurité du territoire national français, présidé par le président François Hollande. Ce dernier a salué la qualité de la coopération avec les autorités algériennes qui, selon lui, ont immédiatement mis en œuvre des moyens importants pour retrouver Hervé Gourdel. Plusieurs responsables ont pris part à ce Conseil de défense, dont le ministre de la Défense lui-même Jean-Yves Le Drian, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, le Premier ministre Manuel Valls ainsi que de nombreux militaires et policiers de hauts grades. D'autres mesures visant à protéger davantage les ressortissants français à l'étranger ainsi que les intérêts de la France dans le monde ont été également prises lors de cette réunion. «La France toute entière est en deuil après l'exécution barbare de notre compatriote Hervé Gourdel, a déclaré l'Elysée hier dans un communiqué. Ce crime ne saurait rester impuni.» Rendant encore une fois hommage au touriste niçois décapité mercredi par Jund Al Khilafah, un groupe terroriste qui se dit affilié à Daech, François Hollande a appelé à l'unité nationale et à s'opposer à tous les groupes qui cherchent à affaiblir la France en la divisant. Il a appelé à la «cohésion nationale» entre l'ensemble des Français et à la réaffirmation des valeurs communes qu'ils partagent. Coalition Alors que le Parlement français est en plein débat sur comment renforcer les lois visant à lutter efficacement contre le terrorisme, le Conseil de défense a expliqué que la France est en contact constant avec ses partenaires européens pour coordonner les efforts afin de mettre hors état de nuire les groupes terroristes qui la menacent. S'agissant de l'engagement militaire français dans la coalition internationale, le Conseil de défense a affirmé que Paris continuera à frapper les cibles de Daech se trouvant sur le territoire irakien, mais pas en Syrie. C'est ce que François Hollande a d'ailleurs affirmé lors de sa conférence de presse, jeudi dernier. Le président français avait annoncé que le France continuera à apporter son soutien aux forces de l'opposition syrienne qui combattent les groupes djihadistes, mais il a exclu toute intervention militaire de son pays en Syrie. C'est ce qu'a assuré jeudi matin le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur la radio RTL : «La France fait partie d'une coalition internationale avec des pays arabes. Et dans le cadre de cette coalition, nous nous partageons le travail. Nous avons une cible privilégiée qui est en Irak et nous l'accomplissons.» Il a ajouté : «En ce qui concerne la Syrie, la France n'a pas été inactive puisqu'elle a été le premier pays à reconnaitre officiellement la résistance syrienne. Nous aidons l'Armée syrienne libre (ASL) à s'organiser et à combattre.» A la question de savoir si la France pouvait mener des frappes en Syrie, le ministre de la Défense français a répondu par la négative : «C'est une opportunité qui ne se présente pas aujourd'hui. Nous avons déjà une tâche importante à mener en Irak. On verra dans les jours qui viennent comment évoluera la situation, mais la question demeure posée et nous y réfléchissons.»