L'Algérie appelle la communauté internationale à « sortir de son mutisme » et à « abandonner le silence complice dans lequel elle s'est réfugiée » pour « condamner sans complaisance » l'agression israélienne contre le Liban et « imposer un cessez-le-feu immédiat et sans conditions » afin de trouver une solution « juste et durable » à la crise du Moyen-Orient. Dans son intervention devant le Conseil de sécurité sur la situation au Liban, Youcef Yousfi, représentant permanent de l'Algérie à l'ONU, a indiqué, selon une information rapportée hier par l'APS, que « l'Algérie suit avec la plus profonde préoccupation l'évolution des événements tragiques au Moyen-Orient et condamne, avec fermeté, les attaques aveugles que mène l'armée israélienne contre les peuples palestinien et libanais ». Il a ajouté que « les incidents qui semblent être à l'origine de cette nouvelle agression israélienne ne sauraient justifier ni expliquer le châtiment collectif qu'Israël, faisant fi des règles du droit international et du droit international humanitaire, inflige, aujourd'hui, à un Etat souverain et à sa population civile innocente ». Le représentant de l'Algérie, qui a exprimé également sa « grave préoccupation devant la détérioration de la situation humanitaire, consécutive à ces attaques de l'armée israélienne », a exhorté « la communauté des donateurs à répondre massivement et d'une manière généreuse à l'appel de détresse lancé par le gouvernement libanais pour soulager les souffrances d'une population largement éprouvée ». Il a, en outre, observé que « le prétexte de la lutte contre le terrorisme, à travers le recours pur et simple au terrorisme d'Etat, aura certainement des effets inverses à ceux qui en sont recherchés », ajoutant que « la résistance légitime à l'occupation ne disparaîtra pas tant que ne seront pas éliminées les causes qui l'ont engendrée ». Après avoir réitéré la position de l'Algérie, selon laquelle une paix globale, juste et durable est « un tout indivisible qui ne peut se réaliser sans le retrait total d'Israël des territoires occupés », M. Yousfi a appelé le Conseil de sécurité à « assumer sa pleine responsabilité » en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales et de « s'opposer aux tentatives de certains pays désireux d'imposer leur propre vision de la paix à des voisins qui ont le tort d'avoir la faiblesse de leur côté ». Un règlement « juste et durable » du conflit du Moyen-Orient doit être basé, estime le représentant de l'Algérie à l'ONU, sur l'initiative arabe de paix, adoptée au sommet de Beyrouth et fondée sur le respect des résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité et sur le principe de la terre contre la paix.