L'Algérie a condamné fermement les massacres par l'armée israélienne de plus de 51 civils libanais à Qana, au sud du Liban. « L'Algérie condamne fermement cet acte criminel que rien ne saurait justifier », a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public hier. Ce crime, souligne le communiqué, « est un témoignage accusateur de la faillite morale et politique de ceux qui font une guerre injuste au peuple libanais depuis plus de deux semaines ». Le ministère réaffirme ainsi la position stable et inchangée de l'Algérie par rapport à cette agression injustifiée et a appelé la communauté internationale à agir pour mettre un terme à cette situation. « L'Algérie appelle à un éveil des consciences et à un sursaut collectif de la communauté internationale en vue d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel pour ouvrir d'autres perspectives au Liban frère dans le contexte d'une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient », a ajouté le communiqué. En rendant un hommage aux victimes du carnage de Qana et en saluant la résistance libanaise, le ministère a précisé que le massacre en question « porte à son paroxysme l'horreur des déferlements massifs de violence contre des populations civiles innocentes ». La solidarité et le soutien de l'Algérie au peuple libanais ne datent pas d'aujourd'hui. Elle a, rappelons-le, appelé depuis le début du conflit à une réaction internationale rapide pour éviter justement la situation actuelle. Dans son intervention, la semaine dernière devant le Conseil de sécurité, Youcef Yousfi, représentant permanent de l'Algérie à l'ONU a exhorté la communauté internationale à « abandonner son silence complice » face à l'agression israélienne contre le Liban. Le diplomate algérien l'a invitée également à « imposer un cessez-le-feu immédiat et sans conditions » afin de trouver une solution juste et durable. « Les incidents, qui semblent être à l'origine de cette nouvelle agression israélienne, ne sauraient justifier ni expliquer le châtiment collectif qu'Israël, faisant fi des règles du droit international et du droit humanitaire, inflige, aujourd'hui, à un Etat souverain et à sa population civile innocente », a expliqué Youcef Yousfi. Sur le plan régional, l'Algérie, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a appelé aussi à une mobilisation arabe à tous les niveaux pour mettre un terme à cette agression. Intervenant lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes, tenue au Caire (Egypte), M. Bedjaoui a affirmé la disposition de l'Algérie à appuyer toute décision commune susceptible de soutenir les peuples libanais et palestinien dans leur résistance à l'agression israélienne. Le ministre algérien a même appelé, devant ses homologues, à la tenue d'un sommet arabe d'urgence pour débattre de la question. Une initiative qui n'a malheureusement pas vu le jour à cause de la réticence des pays arabes.