Le président libanais a déclaré que le gouvernement américain s'est «contredit» dans sa position sur l'agression israélienne contre le Liban. Dans un discours télévisé, Emile Lahoud a expliqué que les Etats-Unis «ont envoyé, d'un côté, de l'aide humanitaire au Liban, et de l'autre, ont offert des armes de précision à Israël et n'ont pas fait d'efforts pour un cessez-le-feu, soutenant effectivement Israël à poursuivre son agression contre le Liban». «Les combattants du Hezbollah arrêteront leurs attaques sur Israël si ce dernier cesse sa campagne contre le Liban.»Le président libanais a également démenti, une fois de plus, l'implication de la Syrie dans le conflit libano-israélien, ajoutant qu'Israël «cherche toujours à trouver des prétextes pour impliquer la Syrie, l'Iran et d'autres pays dans l'affrontement». Pour sa part, à Rome, le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a lancé un appel désespéré pour une cessation des hostilités affirmant que son pays avait été «mis en pièces» par l'offensive israélienne. «Est-ce qu'une vie humaine vaut moins au Liban qu'ailleurs ? Sommes-nous les enfants d'un moindre Dieu ? Une larme israélienne vaut-elle davantage qu'une goutte de sang libanais ?», a lancé Siniora. Il a, également, demandé un échange de prisonniers entre Israël et le Liban sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). De son côté, le Hezbollah chiite libanais a rejeté, hier, toute solution à la crise autre que «l'échange de prisonniers à travers des négociations indirectes et un cessez-le-feu total et immédiat». Dans un communiqué, Mohamad Raâd, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a déclaré que «le gouvernement libanais s'est engagé à aboutir à un cessez-le-feu immédiat et total et à des négociations indirectes pour l'échange de prisonniers» entre Israël et le Hezbollah, «toute autre proposition est inacceptable». Le responsable du Hezbollah a fait cette déclaration alors que la conférence internationale de Rome sur le Liban venait d'exprimer son soutien à l'idée qu'«une force internationale soit autorisée sous le mandat de l'ONU». «Les Américains ont fait pression sur les participants à la conférence de Rome pour l'empêcher d'obtenir un arrêt total et immédiat de l'agression» israélienne, selon Raâd. Il a également critiqué la proposition de dépêcher au Liban une force internationale. «Comment peut-on lier le sort du Liban à l'envoi d'une telle force qui est incapable de condamner la mort de ses soldats sans permission des Etats-Unis ?», a-t-il demandé, allusion faite aux quatre observateurs de l'ONU tués avant-hier dans un bombardement israélien.