Des milliers de personnes ont manifesté, hier, à Londres pour réclamer la fin des opérations militaires israéliennes au Liban, à l'appel d'un mouvement pacifiste et d'organisations musulmanes. Les manifestants demandent, également, au Premier ministre Tony Blair de cesser de tolérer l'opération israélienne et de se joindre aux appels internationaux pour un cessez-le-feu. « Paix pour le Liban ! », « Arrêtez les massacres, arrêtez les bombes, Israël hors du Liban », crient les manifestants au nombre de 20 000. « Fin des attaques d'Israël sur le Liban et la Palestine », pouvait-on lire sur une des banderoles brandies par les manifestants, jeunes et âgés, certains originaires du Moyen-Orient, d'autres britanniques de souche. Ils se sont rassemblés dans le quartier des ministères à Whitehall avant de marcher, en agitant des drapeaux libanais et palestiniens, vers Hyde Park, encadrés par une forte présence policière. « Blair est un meurtrier, Blair est un terroriste, Hezbollah ! Hezbollah ! », scandent, encore, certains. La manifestation était organisée par la coalition pacifiste Stop The War (Arrêtez la guerre), à laquelle se sont joints l'Association musulmane de Grande-Bretagne, de la Campagne de solidarité avec la Palestine, ou encore de l'Association des musulmans libanais de Grande-Bretagne. D'autres manifestations ont rassemblé quelque 200 personnes à Birmingham, 150 à Newcastle, une centaine à Sheffield. « Le principal objectif de cette manifestation est de dire à Tony Blair et à notre gouvernement que nous avons honte de la position qu'ils prennent, qui est finalement de fermer les yeux sur les crimes de guerre d'Israël », a déclaré le secrétaire général de la Campagne de solidarité avec la Palestine (Palestine Solidarity Campaign). Devant l'ambassade américaine, gardée par une cinquantaine de policiers, certains ont crié « George Bush terroriste ! » ou « A bas les Etats-Unis ! » « Je suis furieuse de voir les atrocités perpétrées par Israël et je trouve dégoûtant que la Grande-Bretagne, une fois de plus, s'aligne sur les Etats-Unis pour soutenir cette opération », a confié une juriste de 32 ans. A Varsovie, plus d'une centaine de Polonais et de Libanais ont manifesté devant l'ambassade israélienne en Pologne pour protester contre l'offensive israélienne au Liban. Arborant des drapeaux libanais, les manifestants portaient des pancartes « Otez vos mains du Liban », « Liberté pour la Palestine » et scandaient « Stop à la guerre au Liban ». Plusieurs Polonais rapatriés cette semaine du Liban ont participé à cette manifestation organisée à l'initiative d'une organisation pacifiste, « Stop à la guerre en Irak ». « Ce n'est pas une guerre avec le Hezbollah. Ce que fait Israël, ce n'est pas une méthode de lutte contre le terrorisme. C'est une véritable guerre qui a pour but d'anéantir toute une nation, tout le pays », a déclaré l'une de ces rapatriés qui a fui le pays en guerre avec son mari et son fils. « Combien de fois faudra-t-il encore fuir le Liban, nous y avons tout laissé, alors que le pays commençait à se reconstruire et se développer », se demande Mme Daouk, qui a déjà fui le Liban en 1989. A Stockholm, environ 2000 personnes ont manifesté contre l'offensive israélienne. Au Brésil, un millier de personnes ont manifesté vendredi dans le centre de Sao Paulo contre l'agression israélienne en Palestine et au Liban, où sept Brésiliens ont trouvé la mort dans les bombardements israéliens. Les manifestants se sont regroupés sur le parvis de la cathédrale à l'appel d'un comité de solidarité avec les peuples arabes, regroupant une vingtaine d'organisations brésiliennes, pour réclamer la « fin immédiate de l'agression du gouvernement d'Israël contre le Liban et la Palestine ». « Nous exigeons que le gouvernement brésilien s'oppose publiquement à l'agression contre le peuple palestinien et le Liban qui a provoqué la mort de Brésiliens et de leurs proches », indiquait un tract. Les manifestants, qui agitaient des drapeaux libanais, ont appelé le gouvernement brésilien à ne pas signer le traité de libre échange entre le Mercosur, le marché commun sud-américain (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Venezuela) et Israël. « Nous ne pouvons accepter que la population civile libanaise et brésilienne qui se trouve là-bas soit lâchement bombardée », a indiqué le député brésilien Jamil Murad (PC do B). « Le résultat de ces attaques, c'est la destruction de la capacité économique du Liban, il va falloir une solidarité internationale pour reconstruire », a estimé, de son côté, Francisco Miraglia, au nom du comité de solidarité.