Après concertation entre les ministères des Transports et de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, c'est au tour du ministère des Ressources en eau d'intervenir dans le schéma national de l'aménagement du territoire. « On ne peut concevoir un ville ou un Etat, il ne peut être possible d'aménager intelligemment une région sans penser au préalable à la question de l'eau », renchérit le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani, lors de la conférence de presse tenue hier au ministère des Ressources en eau. « L'élaboration du SNAT est une étape clé pour la définition d'un projet d'avenir décliné en 9 schémas régionaux d'aménagement du territoire, en 4 schémas directeurs d'aires métropolitaines et en 18 schémas directeurs sectoriels à élaborer avant fin décembre 2006 par les départements ministériels », poursuit le ministre. Des paramètres importants sont à prendre en considération pour l'élaboration du schéma national tel que les changements climatiques. Ces derniers ont induit un changement quantifiable par le nombre de mètres cubes de pluie tombée au cours de l'année. Les données actuelles ont permis de mettre en exergue un appauvrissement constant en précipitations sur ces dernières 25 années. En réalité et selon les chiffres imposés par la Banque mondiale, l'Algérie est en deçà du taux de pluviométrie normal. Des solutions existent et doivent être prises en compte pour l'établissement du plan d'aménagement du territoire. Les principaux axes qui se dégagent du schéma national sont la durabilité des ressources en eau et le rééquilibrage régional. Le ministre de l'Environnement précisera à ce sujet qu'il est entendu par rééquilibrage régional, une meilleure distribution entre les régions puisque certaines sont plus déficitaires que d'autres. Mais également une répartition plus équitable entre le secteur urbain et rural et une meilleure répartition de la ressource elle-même. Ainsi, les programmes arrêtés pour l'horizon 2025 ne constituent pas un obstacle pour envisager d'ores et déjà le territoire et l'approvisionnement en eau pour l'horizon 2040. Des études ont été entreprises par le ministère des Ressources en eau afin de déterminer au mieux la façon d'utiliser cette denrée qui devra, les années à venir, connaître une demande plus importante, tout en sachant que le réchauffement planétaire aura des conséquences négatives sur le taux de pluviométrie. Par ailleurs, il convient d'analyser le terrain qui se trouve être particulièrement imperméable et ses reliefs accentués. « Il ne faut pas attendre que le stress hydrique provoque une situation de blocage. Il faut prévenir le stress hydrique », commente Cherif Rahmani. L'eau en chiffres Rabattement de 7 à 40 m des nappes de la Mitidja Consommation de 19 milliards de m3 par an, soit 600 m3 par an et par habitant en 2005 Il est prévu pour 2020 une consommation de 500 m3 par an et par habitant L'estimation est revue à la baisse avec 17 milliards de m3 Potentiellement, il est prévu d'obtenir 19 milliards de m3 La capacité de stockage des 57 barrages est de 6,3 milliards de m3 Le réseau d'adduction et de distribution est de 60 000 km Le volume des eaux usées rejetées par an est de 600 millions de m3 Il existe 29 unités d'épuration.