Le chef de la majorité parlementaire libanaise Saâd El Hariri, qui était arrivé hier en Algérie pour rencontrer la direction politique du FLN, à la tête d'une délégation de 30 membres, a longuement salué l'Algérie pour sa position et son soutien au peuple et gouvernement libanais qui fait face à la guerre déclenchée par Israël. Au terme de discussions à huis clos avec les responsables du FLN, Saâd El Hariri et Abdelaziz Belkhadem ont improvisé un point de presse à la résidence El Mithak. « Je remercie vivement l'Algérie, son président et son chef du gouvernement pour le soutien franc et la célérité avec laquelle elle a envoyé les aides à mon pays, le Liban », a-t-il déclaré aux journalistes. Saâd El Hariri tenait particulièrement à louer les efforts d'Alger et à ne pas accabler les autres régimes arabes qui ont brillé par leur mutisme devant le massacre commis par l'armée israélienne. « Je pense que tous les pays arabes condamnent l'agression sauvage contre le Liban », estime Hariri, précisant que « l'objectif d'Israël, c'est justement de briser le consensus arabe et d'imposer la fitna au sein de la société arabe ». Pour lui, tous les pays arabes doivent faire corps derrière le Liban pour « imposer une solution globale ». Une solution souligne Belkhadem, qui passe par « l'arrêt immédiat des attaques, l'échange des prisonniers et enfin la négociation ». Le patron du FLN reconnaît qu'il y a des différences d'appréciation au sein de la Ligue arabe sur la question libanaise, bien qu'il estime que « cela n'est pas important ». Abdelaziz Belkhadem enfile la casquette de chef du gouvernement pour dire « l'attachement de l'Algérie à la souveraineté du Liban, à l'unité de son peuple et à l'intégrité de son territoire ». Pour M. Belkhadem, l'agression d'Israël sur le Liban est « inacceptable et ne peut être justifiée ». C'est pourquoi il en appelle à la conscience de la communauté internationale avec « le soutien fort du Conseil de sécurité pour stopper l'agression d'Israël ». Saad El Hariri devait être reçu hier par le président de la République et le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem. Il devra également se rendre dans certaines capitales arabes pour tenter d'obtenir leur soutien au Liban contre Israël, mais aussi pour sa personne et son parti El Moustaqbel, créé dans le sillage de la mort de son père, l'ex-Premier ministre Rafik Hariri, et qui est devenu la première force politique au Liban suite aux dernières élections législatives. Connu, comme son père, pour son opposition à la présence syrienne au Liban et pour ses bonnes relations avec l'Arabie Saoudite, l'héritier de son père tente la délicate mission de concilier les intérêts de son pays et les attentes des puissances occidentales qui le soutiennent moyennant sa dénonciation du régime syrien et pourquoi pas le Hezbollah.