«La préoccupation urgente aujourd'hui, n'est pas la tenue ou non d'un sommet arabe (...)» Le chef de la majorité parlementaire libanaise,Saâd Hariri,a souhaité que l'Algérie actionne sa diplomatie et ses relais internationaux pour contribuer àsolutionner la grave crise qui sévit actuellement au Moyen-Orient. «L'Algérie est connue par ses positions et son réseau de relations internationales. Je suis venu demander à l'Algérie d'activer ses relais pour nous aider à trouver une solution globale au conflit et arrêter les bombardements aveugles sur le Liban». «Je suis venu informer le président Bouteflika sur le degré des destructions causées par ces bombardement». «Je suis venu solliciter l'aide et le soutien de l'Algérie pour nous permettre de trouver une solution», a répété Saâd Hariri. Arrivé, hier, à Alger pour une visite de quelques heures à l´invitation du FLN, le président du Mouvement pour le Futur a conduit une délégation d'une trentaine de personnes. En tournée diplomatique en quête de soutien, le fils de l´ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri, assassiné le 14 février 2005 à Beyrouth, Saâd Hariri a choisi Alger après Paris où il a été reçu par le président français Jacques Chirac. Dans une brève déclaration aux médias à l'issue de l'audience que lui a accordée le secrétaire général du FLN, et néanmoins chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem à la résidence El Mithak, M.Hariri a remercié le président Bouteflika et le peuple algérien pour le soutien apporté au Liban. "Merci au président Bouteflika pour le rôle qu´il joue dans l'affaire du Liban et pour son soutien", a souligné le responsable libanais rappelant que l´Algérie est "le premier pays à avoir soutenu le Liban et envoyé rapidement des aides". Saâd Haririne semble pas s'inquiéter de la léthargie de la Ligue arabe. Pour lui, «le consensus y est déjà puisque tous les Etats arabes sans exception ont manifesté leur solidarité avec le peuple libanais». «Ce qui est essentiel, a-t-il dit, est de trouverune solution urgente et globale à cette crise.» Sur la même longueur d'onde, M.Belkhadem n'a pas jugé utile de «spéculer» sur la non-tenue du sommet des Etats arabes. Il estime que la question n'est pas de focaliser sur le désaccord qui sévit encore au sein de la Ligue arabe et des Etats membrespar rapport à ce conflit. «La préoccupation urgente, aujourd'hui, n'est pas la tenue ou non d'un sommet arabe mais d'arriver à une position internationale ferme à même de régler la crise.» Abdelaziz Belkhadem qui s'exprimait en tant que secrétaire général de l'instance exécutive du FLN a résumé cette position en trois points: «L'arrêt immédiat des actions militaires,l'échange de prisonniers et enfin entamer des négociations sur des questions en suspens». Lors de cette brève entrevue, M.Belkhadem a déclaré que la rencontre a été une occasion pour réaffirmer l´attachement de l´Algérie à la souveraineté du Liban, à l´unité de son peuple et à l´intégrité de son territoire. La sollicitation d'Alger à contribuer au règlement de la crise intervient alors que les Américains opèrent une offensive diplomatique. Ils estiment que la Syrie a un rôle déterminantdans le règlement du conflit. Aussi, opèrent-ils une véritablepression sur l'Egypte et l'Arabie Saoudite. L'administration Bush incite ces deux pays à peser de tout leur poids pour inciter la Syrie à sedémarquer du Hezbollah.C'est pour que cette démarche ne soit pas unilatérale queSaâd Harriri mène lui aussi son offensive diplomatique.