La rencontre, marquée par le faux bond de Abdelmadjid Sidi Saïd, a vu l'élection à mains levées, sans passer par les urnes, de Boudjemaâ Rahma, comme nouveau secrétaire général de l'union de wilaya. Attendu depuis des années, le 10ème congrès de l'union de wilaya de l'UGTA de Constantine, tenu ce jeudi dans une cité universitaire à Ali Mendjeli, et non au mythique siège de la rue Chitour Amar, a confirmé que le malaise est plus profond au sein de cette instance qui se débat dans des conflits éternels. Le premier fait marquant a été le faux bond de l'inamovible secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, dont la présence a été pourtant annoncée et confirmée par les organisateurs. Ce qui ne fait que confirmer la complexité d'une situation qui dure depuis une décade, d'où une illégitimité flagrante de tout ce qui a été entrepris. Ce sont les secrétaires nationaux, Salah Djenouhat, Tayeb Hmarnia et Salah Adjabi, qui ont pallié à cette absence. Lors de leurs allocutions, ces responsables ont déclaré qu'il y a effectivement un malaise au sein de l'UGTA à Constantine et que cette situation ne peut plus durer, surtout que le monde du travail connaît des soubresauts, malgré la dernière décision gouvernementale d'abroger l'article 87 bis. Sur le plan local, c'est l'incontournable Boudjemaâ Rahma qui a été élu à mains levées, non sans une certaine désapprobation de quelques syndicaux, mais vite étouffée par les organisateurs, acquis à la cause du nouveau secrétaire de wilaya. L'un d'eux nous dira : «C'est bien beau de revenir à la légalité des urnes, mais le retard accusé a creusé un grand fossé qu'il sera difficile de le combler, il l'est davantage, si les hommes qui auront à mener cette tâche seront désignés sur la base de certaines accointances où l'esprit carriériste prévaut et qui a tout démontré des drames que traverse notre mouvement». C'est à partir de ce constat que nous avons demandé à Tayeb Hmarnia, chargé de l'organique, seul habilité à communiquer avec la presse qui nous dira : «Comme vous pouvez le constater vous-même, la situation est relativement critique, mais quoi qu'il en soit, nous n'avons jamais arrêté de lutter pour les droits des travailleurs et les derniers acquis en sont la preuve qu'il n'y a jamais eu de répit, mieux, je vous annonce que la centrale syndicale fera tout pour ne pas faire passer le code du travail dans sa mouture actuelle». Sur un autre plan, les finances de l'instance syndicale risquent de dévoiler beaucoup d'impairs au regard de toutes ces années passées, sans qu'il ne soit décidé de mettre en place une quelconque commission de contrôle. Pour cela, le chargé des finances nous dit : « Effectivement, ce volet requiert toute notre attention et nous sommes en train de préparer des commissions qui auront pour principales tâches d'apurer tous les comptes de l'union de wilaya de Constantine ; nous ne l'avons pas fait, parce que l'urgence concernait d'abord la mise à niveau de celle-ci pour préparer le 12ème congrès national». En fait, notre interlocuteur ne pouvait en dire plus si ce n'est s'attarder sur la mise en conformité de l'union de wilaya de Constantine, une question qui restait en instance depuis longtemps et n'était-ce ce grand compromis sur la personne de Boudjemaâ Rahma, la situation aurait perduré davantage. L'un des organisateurs nous dira : «C'est vrai, il y a beaucoup à dire sur telle ou telle personne, mais dans tous les cas de figure, il fallait pour nous de trouver l'homme consensuel, car il y a matière à s'inquiéter sérieusement».