Depuis plus de deux semaines, les médecins résidents de l'hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi, à 10 km à l'est de Tizi Ouzou, un établissement hospitalier spécialisé (EHS) dépendant du CHU Nedir Mohamed, sont en grève. Par cette action, ils veulent exprimer leur «colère contre la réduction du nombre de postes ouverts cette année, notamment pour certaines spécialités», souligne le collectif des résidents en grève dans une déclaration rendue publique. En plus de la grève, les protestataires observent chaque matin au niveau de l'EHS un sit-in en déployant des banderoles dans lesquelles ils font part de la colère des résidents du danger qu'encoure la psychiatrie dans la wilaya, de leur refus quant à la réduction de postes. «Le nombre de postes ouverts en psychiatrie est porté cette année à deux seulement alors qu'il était de 12 postes précédemment, ceci malgré la disponibilité d'un terrain de stage de plus de 300 lits et d'un encadrement approprié», nous dira un médecin dans cette spécialité, précisant que, «globalement, le nombre de postes, toutes spécialités confondues, est porté cette année à 113 seulement au lieu de 129, comme c'était le cas précédemment». Les médecins protestataires expriment également leur désapprobation quant à «la suppression de certaines spécialités, comme la radiologie, l'endocrinologie et la diabétologie», qualifiant la décision prise dans ce sens «d'indices qui démontrent la déliquescence, le manque de volonté et de vision caractérisant la gestion de la formation médicale dans notre wilaya». Au lieu d'élargir le nombre de ces postes, d'autant que dans trois ans il y aura la réalisation d'un nouveau CHU au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou (Oued Falli), l'on en ferme de plus en plus et en des spécialités les plus demandées, telles que l'endocrinologie, la diabétologie-cardiovasculaire, etc. Les médecins résidents qui interpellent le Doyen et le Recteur de l'université à propos de ces manques, se demandent «pourquoi Tizi Ouzou est la dernière des wilayas à organiser le concours de résidanat ? Pourquoi notre faculté n'a pas bénéficié d'une nouvelle structure au lieu de continuer à être abritée dans des locaux vétustes ? Pourquoi l'EHS de Oued Aissi n'est pas érigé en établissement universitaire ? Quand pourra-t-on rattraper un aussi grand retard ?», se demande encore notre interlocuteur.