Le conflit au sein de l'établissement spécialisé en psychiatrie Fernane-Hanafi de Oued Aïssi, à 10 kilomètres de Tizi Ouzou, se corse depuis son éclatement lorsque les résidents de l'EHS ont été contraints d'arrêter leur exercice le 25 février dernier avant d'être «chassés» de l'établissement par les agents de sécurité suivant les directives de l'administration. La cause remonte à cette date, lorsqu'un cours donné par Ziri, professeur en psychiatrie et directeur général du CHU Mohamed-Nedir, aux résidents a été interrompu par le directeur de l'EHS. Ce dernier avait demandé au Pr Ziri et aux résidents de quitter les lieux. L'endroit même serait un réfectoire des malades de l'unité du classement administratif où sont internés des cas très dangereux qui ont commis des crimes. Ce réfectoire, notent les résidents, servait de lieu de cours depuis 2005 sans qu'un incident soit enregistré. Le lendemain, les activités ont été gelées et les résidents ont été interdits d'accéder à l'intérieur de l'hôpital de psychiatrie avant qu'une convention ne soit signée entre l'EHS de Oued Aïssi et le CHU de Tizi Ouzou. De fil en aiguille, le conflit a dégénéré. Afin de mettre un terme au conflit, une réunion a regroupé, jeudi dernier, à la faculté de médecine de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, le doyen, le vice-président de l'APW, l'élue à l'APW dans la commission santé, le président du conseil médical, le directeur de l'EHS et, enfin, trois représentants des résidents. Le wali pourrait être interpellé Lors de cette rencontre à laquelle l'un des concernés par le conflit, en l'occurrence le Pr Ziri, n'y avait pas pris part, M. Aït Ali, doyen de la faculté de médecine de Tizi Ouzou, expliquera : «J'ai présenté la convention au Pr Ziri, hier (mercredi, ndlr) pour que nous puissions la lire et la corriger ensemble, mais il a refusé même d'en entendre parler. Donc, je ne l'ai pas informé qu'il y avait une réunion aujourd'hui. Ça ne sert à rien. S'il refuse la convention, il ne va pas venir à la réunion.» De plus, le doyen expliquera que le DG du CHU de Tizi Ouzou lui avait posté un communiqué dans lequel il lui précisera que le conflit de l'EHS est perçu comme étant des «menaces» puisque ce dernier «exige» du doyen «de prendre toutes les mesures, faute de quoi, je me verrai dans l'obligation de procéder à la réaffectation de tous les résidents au niveau de Blida et d'Alger (…)». Le récepteur dudit document, M. Aït Ali, ajoute : «Je vous fais savoir que le Pr Ziri n'a aucune autorité pour transférer ces résidents sur Alger. C'est le CPRM et le doyen qui décident. Ils sont sous la tutelle du doyen qui détient le pouvoir de décider de signer ou pas leur affectation.» Par ailleurs, et après avoir écouté les versions des présents à la réunion, que ce soit le directeur du l'EHS qui demande la signature de la convention afin de reprendre les activités des résidents, et ces derniers qui disent ne rien avoir avec ce conflit qui les dépasse, l'élue de l'APW dans la commission santé a jugé, du fait qu'il y ait un vide juridique, que les résidents travaillent dans un hôpital public sans cadre juridique et qu'il n'y avait aucun mal à signer une convention qui protégera les résidents. Enfin, et vu la non-résolution du conflit, le doyen a demandé aux représentants de l'APW d'arranger une réunion avec M. Bouazghi, wali de Tizi Ouzou, afin de gérer ce conflit qui «n'est pas pédagogique mais un problème de structure et de règlement».