L'europarlementaire et ancien ministre des Affaires étrangères du temps du gouvernement socialiste de Bettino Craxi, Gianni De Michelis, propose une recette insolite pour sortir de la crise au Moyen-Orient . « L'Union européenne et la Ligue arabe doivent prendre une initiative politico-diplomatique pour pousser les parties en cause à exprimer un clair refus de la violence et du terrorisme. » L'attaque de l'armée israélienne contre le Liban est diversement perçue par les hommes politiques italiens, mais à part les communistes et la plupart des membres du gouvernement de Romano Prodi, avec à leur tête le chef de la diplomatie Massimo D'Alema, qui ont condamné « l'usage disproportionné de la force » en riposte à l'attaque de Hezbollah contre une patrouille israélienne, un véritable clan de sympathisants acharnés de Tel-Aviv voit ses rangs grossir chaque jour et ses adhérents redoubler de passion et de fougue pour donner un caractère « légitime » aux raids israéliens contre les civils libanais. De Michelis, 64 ans, en fait partie, et ses propos ouvertement hostiles aux Arabes feraient tourner dans sa tombe son ancien compagnon et mécène des causes arabes jusqu'à sa mort en exil à Hammamet (Tunisie), Bettino Craxi. La dernière sortie du secrétaire général du nouveau parti socialiste Psi renvoie israéliens et Arabes dos à dos. « Pour une personne honnête intellectuellement, il résulte clairement qui joue le rôle de l'agresseur et le rôle de l'agressé. Même si, ces derniers jours, de plusieurs parts, certains ont soutenu ce qu'ils ont appelé, ‘‘l'usage disproportionné de la force'', en réalité cela doit être jugé, non par rapport aux conséquences qu'il a produites, mais à la gravité de la menace perçue (par Israël). Sous cet angle, la réaction de Israël résulte compréhensible et difficilement contestable ». De Michelis, président de l'Association d'amitié italo-algérienne, cité par une agence italienne, plaide pour « un accord entre la communauté internationale et le gouvernement israélien sur les objectifs politiques que le cessez-le-feu doit garantir. Certainement entre ces objectifs, le désarmement du Hezbollah doit être compris, afin d'éviter que les agressions se répètent ». De Michelis propose également de renforcer « cette solution » par l'organisation d'une « initiative politico-diplomatique qui permette à toutes les parties en cause, sur la base d'un clair et explicite refus de la violence et du terrorisme, d'affronter toutes les questions ouvertes non seulement entre Israël et la Palestine, mais à l'intérieur de la région moyen-orientale. Je souhaite que ce soit l'Union européenne, en accord avec la Ligue arabe, qui prenne une initiative allant dans ce sens, avec un rôle particulièrement actif de l'Italie et de son gouvernement ». Il semble que son récent voyage au Caire ait embrouillé les idées à De Michelis, qui pousse son « honnêteté intellectuelle » à dire, finalement, haut, ce qu'il pense tout bas.