Les cinq familles, soit près de 25 âmes, vivant sous le toit d'une vieille bâtisse, datant de l'ère coloniale, sise au boulevard principal Mohamed Khemisti du chef-lieu de wilaya, n'ont pas trouvé mieux pour faire entendre leur cri de détresse qu'arborer leur unique entrée par les emblèmes nationaux. «L'emblème incarne la dignité et nous ne réclamons que notre dignité», a dit un des habitants du Haouch, édifié en 1881. «Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans cette enceinte, tout est dégradé et la situation a fortement affecté nos enfants. Dans quel état psychologique pourra rejoindre un écolier sa classe quand il se réveille tôt malgré lui pour se bousculer pour faire ses besoins», a tonné un autre en ajoutant : «On est des Algériens comme tous les autres et il est de notre droit d'exiger des responsables locaux le déménagement immédiat parce qu'on meurt chaque jour tant de fois et nous vivons sans aucune intimité». En plus de cette atteinte morale, les locataires évoquent aussi le danger physique qui les guette. «Nous vivons avec la psychose de l'effondrement», a lancé un autre en précisant «Les murs sont lézardés, les toits sont défoncés et les escaliers sont détériorés, tout pour constituer une réelle bombe à retardement». De ce fait, les locataires, exhibant les rapports des différentes expertises effectuées par les instances habilitées dont les services techniques des collectivités locales et la protection civile, sollicitent l'intervention des autorités pour les soustraire à ce qu'ils ont qualifié, d'imminent danger. «Nous refusons d'être les martyrs pour être enterrés enveloppés dans nos emblèmes», a crié un jeune en appelant les responsables à se manifester. «Nous refusons la mobilisation tardive et la visite accélérée des responsables pour nous dégager des décombres», a-t-il conclu.