Onze familles, locataires du haouch sis au 58 Bd Emir Abdelkader au centre ville de Relizane, ont tenu, dans une correspondance adressée au wali, à soulever les conditions fort déplorables dans lesquelles ils vivent, confrontées au danger imminent de l'effondrement de la bâtisse depuis plus de quarante années. Nous nous sommes déplacés sur les lieux pour constater de visu l'état réel de l'habitation. Après quelques pas de l'entrée principale, nous empruntons les premiers escaliers en se courbant pour éviter une voûte. La première alerte est annoncée par un balcon supportant des escaliers et menaçant ruine. En descendant sur un autre escalier à la rampe fragile, nous constatons avec stupéfaction l'état dégradé que cache la façade extérieure. Avec des murs lézardés et défoncés, la bâtisse ne peut que constituer un réel risque sur ces familles. « En ces moments de pluie nous passons des nuits de panique en cherchant un coin pour se réfugier des infiltrations », nous confie le jeune Mohamed qui vit avec son épouse dans une seule pièce voûté. Juste à côté, khalti Khedidja nous invite, les larmes aux yeux, à visiter son âtre matérialisé par une pièce prolongée par un long couloir d'à peine un mètre de hauteur et dont la toiture n'est autre que les premiers escaliers de l'entrée. En y pénétrant, vous seriez saisis par une peur sans précédant, tellement le lieu vous rappelle une grotte. « Voilà où nous attendons la mort », soupire la vieille. Dans la petite cour, Mohamed nous exposa les rapports des expertises établis par un expert du foncier et un huissier de justice où il est noté que le haouch, vieux de plus de 100 ans, menace ruine et qu'il est impératif d'évacuer ses occupants pour les soustraire à une catastrophe certaine.