Le Front des forces socialistes (FFS) refuse de s'impliquer dans le débat sur la vacance du pouvoir et l'application de l'article 88 de la Constitution qui agite, depuis quelques jours, la scène nationale. «Nous travaillons pour le changement du système. Le remplacement d'une personne ou de quelques individus ne réglera pas la crise multiforme que connaît le pays», déclare le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou. Intervenant lors d'un point de presse animé hier, à l'issue de la réunion extraordinaire du conseil national du parti, il réitère la décision de réunir les responsables du régime et ceux de l'opposition pour tenter d'ouvrir une brèche dans l'impasse politique nationale. «Mais nous ne sommes pas des médiateurs», précise-t-il. Engagé dans une démarche politique visant la «reconstruction du consensus national», le FFS se montre prudent dans ses prises de position par rapport aux événements nationaux. De crainte de se compliquer la tâche en prévision de la conférence sur le consensus en question, les responsables du FFS ont visiblement choisi le discours protocolaire avec le pouvoir et l'opposition. Il ne faut provoquer la colère d'aucune des deux parties. Cela est illustré aussi par la déclaration de Ali Laskri, faite au nom de l'instance présidentielle, à l'ouverture des travaux de ce conseil national. «Nous nous sommes démarqués de toutes les démarches claniques à la recherche d'une succession qui ne s'inscrit pas dans une alternative démocratique», déclare-t-il comme pour expliciter la nouvelle attitude adoptée par le parti de Hocine Aït Ahmed. «En application des résolutions de notre 5e congrès (…) nous avons adopté une feuille de route en conséquence, qui sera rendue publique ultérieurement. Dans ce cadre, nous avons privilégié des contacts bilatéraux avec les forces politiques et sociales», soutient-il. Avec les différents acteurs de l'opposition, le FFS tente aussi de garder de bons rapports. Dans ce sens, Mohamed Nebbou justifie à nouveau le refus du parti de participer aux dernières réunions de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) : «Nous avons participé à la conférence du 10 juin pour expliquer notre position. Actuellement, nous nous concentrons sur la conférence pour la reconstruction du consensus national. Mais nous continuons à suivre toutes les initiatives, qui sont toujours les bienvenues.» Selon lui, «des contacts préliminaires et informels ont été établis avec des partis et des personnalités» en vue de les convaincre à prendre part à cette initiative. «Les noms des partenaires contactés et le planning des rencontres seront rendus publics ultérieurement», dit-il. Pour Mohamed Nebbou, la fixation de la date de cette conférence n'est pas uniquement du ressort du FFS : «La date de la rencontre sera arrêtée en concertation avec tous les acteurs politiques et sociaux. Nous, nous allons venir à cette rencontre avec un projet.» Et d'estimer qu'«un travail colossal a été accompli durant une année pour expliquer la démarche à la base du parti». Le premier secrétaire du FFS a dévoilé, à l'occasion de cette réunion, la composante de son secrétariat national, composé de 17 membres, dont 10 nouveaux secrétaires nationaux. J.-P. Chevènement chez le FFS aujourd'hui L'ancien ministre français de la Défense et président de l'association France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement, rendra visite, aujourd'hui, au Front des forces socialistes (FFS) pour s'entretenir avec ses responsables. En visite en Algérie, M. Chevènement s'est rendu, jeudi dernier, à Tizi Ouzou. L'ancien ministre français a entrepris, depuis vendredi, une série de rencontres avec des partis politiques.