Sans surprise, le Front des forces socialistes a décliné diplomatiquement l'invitation de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) pour siéger au sein de l'instance de suivi et de concertation, chargée de coordonner les actions de l'opposition et d'élargir le débat autour du projet portant transition politique issu de la conférence de Zéralda du 10 juin dernier, mise en place hier au siège du RCD, à Alger. Motifs invoqués par le FFS : son choix de privilégier les contacts bilatéraux avec les forces politiques et sociales en perspective de la conférence de consensus national qu'il envisage de réunir avant la fin de l'année en cours. "En application des résolutions de notre 5e congrès qui visent la reconstruction d'un consensus national, nous avons adopté une feuille de route en conséquence. Dans ce cadre, nous privilégions actuellement des contacts bilatéraux avec les forces politiques et sociales, en vue de réunir une conférence de consensus avant la fin de l'année. Nous ne souhaitons donc pas intégrer cette instance de suivi et de concertation", a expliqué le FFS dans un communiqué rendu public. Toutefois, il soutient qu'il demeure attentif à l'initiative de la CNLTD. "Veuillez croire que nous continuons de suivre avec attention, respect et intérêt vos initiatives", note ce texte signé par le nouveau premier secrétaire, Mohamed Nebbou. Si, objectivement, il n'exprime pas une divergence de fond quant à la nécessité de la transition, objectif désormais partagé par l'ensemble de l'opposition, ce refus du FFS traduit, cependant, sa volonté de jouer une espèce d'interface entre l'opposition et le pouvoir. Un avant-goût de ce rôle qu'il veut s'assigner a été donné en juin dernier lorsqu'il avait décidé de participer successivement à la conférence de Zéralda et aux consultations sur le projet de révision de la Constitution pilotées par Ahmed Ouyahia. "(...) Nous avons engagé activement la préparation de la conférence du consensus national incluant la participation du système à travers ses représentants dans les partis politiques et les organisations gouvernementales, au côté des autres acteurs politiques de l'opposition et de la société civile. Cette participation s'entend à la fois sur le plan de l'organisation, de la définition des objectifs, de l'élaboration du programme et de l'esquisse des résultats escomptés. Votre adhésion à cette initiative est souhaitable dans l'intérêt national. Nous tenons à souligner à cet égard que le rôle du FFS se limite à celui de facilitateur et de catalyseur. Il a l'ambition de créer collectivement le cadre et le climat de confiance entre les différentes parties pour des échanges sereins et fructueux sur les voies et moyens de réaliser un large consensus national pour ouvrir des perspectives nouvelles au pays", avait déclaré le FFS dans une déclaration remise à Ahmed Ouyahia. Il s'agit donc pour le FFS, en refusant d'adhérer à la démarche de la CNLTD, de se présenter comme le parti à même de "créer le climat" pour un dialogue entre toutes les parties, comprendre entre l'opposition et les différents segments du pouvoir. Un rôle qu'il s'estime capable de jouer eu égard à son statut de "plus vieux parti d'opposition" longtemps dirigé par un homme historique et charismatique. Il reste qu'au-delà de cette ambition, le FFS ne veut pas être un simple "wagon" du train "opposition". K K Nom Adresse email