- Comment avez-vous eu l'idée d'écrire ce trésor historiographique qu'est le mémorial ? Cela a vraiment démarré avec le décès de mon père qui était l'ami intime du défunt Salah Bousseloua, Allah yerhamou. Ces circonstances ont fait que j'ai commencé à côtoyer le défunt Da Salah, que je retrouvais au café Bensalem au centre-ville de Jijel. De nos discussions, sur les anciennes personnalités de la ville de Jijel, a germé l'idée de rassembler des photographies pour une grande exposition. Seulement, Da Salah voyait les choses autrement. Avec ses orientations et sa patience légendaire, il m'a plutôt encouragé à présenter ce travail sous la forme d'un livre, afin de préserver la mémoire de nos ancêtres et laisser des traces aux futures générations. - Qui dit livre-mémorial pense automatiquement archives administratives, familiales, etc. Avez-vous eu des difficultés à y accéder ? Les familles ont-elles joué le jeu ? Pour les archives administratives, on ne trouve pas grand-chose à Jijel, mis à part l'état civil et certains registres liés à certains métiers. Pratiquement, tout a disparu ou a été détruit ou brûlé. Pour les archives familiales, la tâche n'a pas été du tout aisée dans certains cas. Six années de recherches m'ont permis de rassembler certaines informations, documents et photographies, mais malheureusement, certains n'ont pas joué le jeu, croyant certainement que cela n'allait pas déboucher sur ce mémorial. - Beaucoup de villes doivent envier à Jijel ce mémorial, que pouvez-vous dire à ceux qui veulent tenter la même chose ? Il faut aborder ou prendre ce travail avec beaucoup de patience et de persévérance. Aller vers les gens, les écouter, sont un gage de réussite, en dépit des réticences certaines qui jalonneront le parcours. - Les lecteurs ont eu à découvrir votre livre, avez-vous eu un retour d'écho, comme par exemple des corrections en matière d'informations, de faits ? Oui, il y a eu beaucoup de remarques, surtout celles concernant les personnalités que je n'ai pas citées dans le mémorial, faute d'informations et d'archives. Mais bien d'autres familles m'ont, par contre, remercié pour le travail et m'ont aussi fait des remarques et des critiques objectives. Je pourrai revenir à ce travail pour l'améliorer et faire des ajouts si, toutefois, les éléments nécessaires, à savoir des informations fiables, des documents et des photographies, sont rassemblés. Je reste persuadé qu'il demeure encore beaucoup de choses à dire, à perfectionner et, pourquoi pas, à corriger. - Y a-t-il eu d'autres éditions, la première ayant été épuisée ? Pour le moment, je suis en stand-by, mais comme je viens de le dire, je suis persuadé qu'il reste encore beaucoup de choses à dire sur le sujet. La première édition a été tirée à 1000 exemplaires écoulés en l'espace d'une quinzaine de jours. Puis elle a été rééditée à l'occasion d'un deuxième tirage de 2000 autres exemplaires, dont le stock est actuellement presque épuisé. Une éventuelle réédition demandera plus de travail, de rigueur et de temps. Je ne referme pas pour le moment la parenthèse. - Il s'agit d'une auto-édition, vous n'avez pas essayé de le proposer à des éditeurs ? Si. J'ai contacté quelques éditeurs, malheureusement, le travail n'a pas été retenu. Le fait qu'il ne concerne qu'une ville, en l'occurrence Jijel, n'a peut-être pas plaidé pour son édition chez ceux approchés.