Plus de 10 000 pièces d'armes, dont des pistolets et des fusils de chasse, circulent sans autorisation dans le pays, selon une source sécuritaire sûre. La présence de ces armes se concentre à la frontière algéro-libyenne où la contrebande bat son plein. Les contrebandiers se concentrent également sur les armes individuelles vendues à des hommes d'affaires, des commerçants et… des coupeurs de route. Après avoir servi les groupes terroristes, les contrebandiers approvisionnent le marché local en Algérie et visent d'autres catégories de personnes. Selon une source du groupement de la Gendarmerie nationale de Ouargla, un groupe active actuellement dans la contrebande de munitions en provenance de Libye. Les pièces les plus prisées sont le pistolet de type parabellum 9mm, le kalachnikov, le pistolet belge et le simonov russe. A titre d'exemple, un kalachnikov est cédé à 100 000 DA à Illizi au marché noir, alors qu'un pistolet de type browing américain à 70 000. Selon une source de la gendarmerie, des réseaux algéro-libyens activent actuellement dans la sécurisation des routes à la frontière. Les kalachnikov sont demandées par les trafiquants de drogue alors que les agriculteurs veulent acquérir des simonov russes. En février dernier, c'est en utilisant des kalachnikov qu'un groupe de coupeurs de route, proche de Abdelhamid Abou Zaïd, a pu s'emparer de deux véhicules de type 4x4 de Sonatrach, non loin de la base Tiafti, entre Illizi et Tamanrasset. Les unités de l'armée et de la Sûreté nationale basées à la frontière ont été avisées de l'ampleur de ce phénomène de contrebande d'armes. Les services de sécurité s'attendent à une recrudescence de cette activité dans les prochains mois, après que le gouvernement libyen ait mis la main sur une quantité importante d'armes cachées par les alliés d'El Gueddafi. Des consignes ont donc été données à l'armée algérienne, mobilisée le long des frontières, de renforcer le dispositif de contrôle et de surveillance. 20 affaires ont été traitées par la gendarmerie depuis le début de l'année à Illizi et Tamanrasset, avec l'arrestation de 18 contrebandiers, dont la moitié sont originaires d'Illizi. Au total, 104 armes ont été récupérées.