Le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud cumule des distinctions. Après avoir décroché le prix François Mauriac de l'Académie française et le prix des Cinq continents de la francophonie 2014 pour son roman Meursault, contre-enquête, il récidive pour être le récipiendaire du prix Escale littéraire d'Alger. Organisé par l'écrivain algérien Akli Tadjer et l'auteur français Denis Labayle, en collaboration avec la chaîne d'hôtellerie française Sofitel, le prix Escale littéraire a pour objectif de promouvoir la littérature algérienne. C'est du moins ce qui a été indiqué par les organisateurs, jeudi dernier, lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de la remise de deux prix aux lauréats. Au total, ce sont six maisons d'édition algériennes privées qui ont proposé huit auteurs ayant publié leurs ouvrages au courant de l'année 2013. Parmi les nominés, citons : Djamila Lounis Benhabib pour le roman La Femme en clair-obscur (Casbah édition), Nazim Benhabib avec Le Nid de la colombe (Dalimen), Samir Toumi, auteur du roman Alger, le cri, Kamel Daoud avec Meursault, contre-enquête (Barzakh), Mohamed Magani pour Rue des perplexes, Rachid Mokhtari pour Mauvais sang (Chiheb International), Abderrahmane Mekhelef pour Un Brin de menthe à l'oreille (APIC) et Leila Nekkache pour La Maison des images (Rafar). Les membres du jury, des Franco-Algériens, ont planché deux mois pour sélectionner les œuvres et ont mis deux heures pour délibérer. L'un des membres de ce jury, la directrice de la revue L'IvrEscQ, Nadia Sebkhi, a indiqué que la tâche n'a pas été facile pour départager les auteurs. «Le niveau, confie-t-elle, était élevé. Chaque livre avait son sens, son errance et sa singularité. Départagés les auteurs a été très dur. Nous espérons que pour l'édition 2015, d'autres maisons d'édition participeront, avec nous, à ce rendez-vous littéraire». Ainsi, le prix Escale littéraire d'Alger 2014 est revenu à Kamel Daoud pour son roman Meursault contre-enquête. Le lauréat, a avoué avoir reçu plusieurs prix dans d'autres pays étrangers, mais «là ce sont des moments uniques. Je voulais recevoir un prix dans mon pays, l'Algérie», dit-il d'une voix étouffée par l'émotion. Ce prix d'une valeur de 200 000 DA donne également droit à une invitation pour un séjour à l'hôtel Sofitel d'Alger, ainsi qu'une invitation en février prochain pour participer au Maghreb des livres, à Paris. Le deuxième prix, coup de cœur de l'Escale littéraire, d'un montant de 100 000 DA, a été remporté par Mohamed Magani pour son roman Rue des perplexes. Il est à noter que les organisateurs ont voulu initier un prix roman algérien en langue arabe, mais se sont heurtés à nombre de problèmes. «Nous avons abandonné le projet car certains membres du jury nous ont demandé d'être rémunérés. Nous voulons initier ce prix pour l'amour de la littérature», a souligné Akli Tarder.