L'élection à la présidence du Forum des chefs d'entreprises risque de ne plus être aussi certaine qu'on le pensait. Le patron de l'ETRHB, qui s'était assuré la candidature unique après l'éviction du militant MPA, Salah Benabdessemed et du président du Conseil d'orientation stratégique, Brahim Benabdesselam, pourrait finalement avoir de la concurrence. Si la nouvelle candidature se confirme, Ali Haddad aura fort à faire avec un poids lourd de l'industrie nationale, qui n'est autre qu'Issad Rebrab sollicité pour se présenter à l'élection du 27 novembre prochain. D'après des sources proches du FCE, la piste d'une opposition entre Ali Haddad et Issad Rebrab est tout à fait plausible. Si le patron de Cevital a été sollicité par certains membres de l'organisation patronale, qui compte plus de 650 adhérents, afin de faire barrage à une candidature unique qui juge plus assimilable à une OPA sur l'institution, Issad Rebrab a émis le vœu de prendre un temps de réflexion avant de prendre une décision. Contacté par nos soins, le patron du groupe Cevital n'a souhaité ni confirmé ni infirmé une telle possibilité, car, a-t-il justifié, étant pris par des réunions de travail. Nos sources précisent, néanmoins, que la candidature d'Issad Rebrab n'est pas à écarter, dans la mesure où celui-ci avait personnellement sollicité certains jeunes cadres du FCE pour se présenter à la succession de Réda Hamiani. Face à la désaffection régnant au sein des cadres, l'option de voir Rebrab se présenter en personne est tout à fait plausible, dans la mesure, nous explique-t-on, où ce dernier a un avantage sur certains membres du FCE, qui se sont opposés à la tournure des choses au sein de l'organisation patronale. Ainsi et contrairement aux membres démissionnaires comme Slim Othmani, Lotfi Nezzar, ou encore Karim Cherif — qui aurait claqué la porte il y a quelques jours —, Rebrab n'a jamais adressé de lettre de démission, et il aurait juste gelé ses cotisations. Et de préciser qu'il lui suffirait de mettre à jour ses cotisations pour être à nouveau éligible. Nos sources affirment, par ailleurs, que le patron de Cevital pourrait aisément réunir les 40 signatures nécessaires pour soutenir sa candidature. Reste un seul facteur qui pourrait refroidir les ardeurs du candidat potentiel : le fait qu'être à la tête d'un grand groupe industriel multidisciplinaire et en plein déploiement à l'international, laisse trop peu de temps à d'autres activités, notamment une fonction aussi prenante que celle de président du FCE. Reste à avoir si la tentation de barrer la route et d'avoir sa revanche sur un homologue ayant terni son image au sein de cercles hauts placés, sera plus forte que des considérations purement pragmatiques et plus immédiates. En tout état de cause la semaine qui s'ouvre risque d'être décisive, vu que le candidat potentiel a des délais courts et devra présenter sa candidature avant le 27 octobre. Si l'option Rebrab se confirme, l'issue de l'élection sera plus que jamais incertaine et passera impérativement par l'urne. On évoque ainsi la peur de représailles qui risque de peser sur la position des membres du FCE. C'est ainsi que l'on estime que les résultats risquent d'être étriqués ou en mouchoir de poche.