Pour la première fois depuis l'introduction de l'aquaculture saharienne dans les régions du Sud, une délégation de l'annexe sud du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) sise à Ouargla, participe au Salon du microcrédit de Tamanrasset. Cet établissement chargé, entre autres, de l'application des programmes nationaux de recherche scientifique dans le domaine de l'aquaculture, s'implique de plus en plus dans l'amélioration sur le terrain de l'activité aquacole dans l'extrême Sud, a déclaré hier Mme Hadda Guerrida, directrice de l'annexe de Hassi Benabdallah. Notre interlocutrice souligne notamment l'application des dernières directives du ministre de tutelle dans le domaine de la pisciculture saharienne et l'ouverture du centre sur le monde agricole dans les régions les plus reculées du sud du pays, où des actions antérieures ont permis à des agriculteurs convaincus de se lancer dans le domaine. Il s'agit selon Mme Guerrida d'une dizaine d'agriculteurs ayant opté pour l'agriculture intégrée ou l'aquaculture trouve toute sa place et qui se sont jetés à l'eau à Ilizi, In Salah et Tamanrasset. Après une phase réussie dans le volet ensemencement de plusieurs espèces de poissons adaptés au Sahara tels que le tilapia du Nil, le tilapia rouge, le poisson chat et la gambusie utilisée dans la lutte antimoustiques, le CNRDPA de Ouargla axe ses travaux de recherche sur l'amélioration des rendements de l'élevage aquacole par l'élaboration d'un aliment de poisson adapté et au moindre coût en collaboration avec la Chambre Inter-wilayas d'aquaculture (CIWA) du sud et l'université de Ouargla. Alors que la chambre s'apprête à organiser son premier Salon de l'aquaculture continentale et saharienne les 4, 5 et 6 décembre 2014, le lancement de la commercialisation de poisson frais via des motocycles frigorifiés dans le cadre de l'Ansej devrait apporter du nouveau dans le monde aquacole, qui veut s'imposer en tant que pourvoyeur de protéines abordables dans le sud du pays. Après douze ans d'existence et des résultats mitigés, le secteur tient à rendre publiques ses prouesses. Un salon exposera et permettra au public de «découvrir et déguster du bon poisson saharien», promet Ismaïl Habita, directeur de la Chambre interwilayas d'aquaculture du Sud.