Il est très sympathique. Installé depuis 37 ans à Varsovie, Azzedine Bouacid a épousé une Polonaise mais aussi le polonais (la langue) et la Pologne. Il est quasiment incontournable pour les chefs d'entreprises et les universitaires algériens qui se rendent en Pologne. Au pays de Jean-Paul II et Frédéric Chopin, Azzedine est roi… Cet ancien diplômé de la prestigieuse Ecole polytechnique d'El Harrach, la soixantaine bien entamée, coule une retraite bien «bruyante» en servant de traducteur de cette langue aussi difficile que le chinois ou l'allemand. Avec sa moustache en balai grisonnante, il a une tête de parfait Polonais. Mais Azzedine garde jalousement son accent typique de Biskra qui le fait fondre joyeusement parmi les membres de la délégation algérienne. Sa femme Barbara est aussi la plus Algérienne des Polonaises puisqu'elle a vécu quelques années à Annaba. Avec son mari Azzedine, ils filent le parfait amour dans la vie et dans le travail, qu'ils se partagent séance tenante. Azzedine a créé une société d'import-export à Varsovie pour aider les entreprises de ses deux pays à faire des partenariats. A chaque événement en Pologne, les autorités et les agences de com' s'empressent de solliciter les services du couple Bouacid qui a largement fait ses preuves. Dans ce pays où la communauté algérienne se comptait sur les doigts d'une main jusqu'à un passé récent, Azzedine apparaît comme une planche de salut, une voix qui permet aux Polonais de parler aux Algériens et vice-versa. Un autre cadre algérien du même âge, qui a suivi presque le même itinéraire, fait aussi le même boulot de traduction et d'interprétariat. C'est un bon filon pour nos deux compatriotes, qui ont réussi leurs carrières profesionnelles et leurs vies sociales à Varsovie. Avec l'agence d'événementiel Konekt Group du sympathique Sebastian Withowski, qui s'initie à l'arabe et à l'algérien, la collaboration semble en totale osmose. Nos deux compatriotes sont de vrais Polonais, fiers de leur pays d'accueil. Mais tous deux sont restés définitivement Algériens. Eh oui, en Pologne, on s'intègre mais on ne se désintègre pas.