Affichée, il y a plus de trois mois, la liste provisoire des 2063 attributaires de logements sociaux, n'arrête pas d'alimenter les commentaires autour de certains indus bénéficiaires. Les attributaires des 2063 logements sociaux attendent depuis des mois la remise des clés et leur affectation dans leurs nouveaux appartements. Mesures qui tardent à être concrétisées, et qui jouent en défaveur des dizaines de personnes vivant dans la précarité et d'autres qui doivent s'acquitter du loyer. «Je vis dans une cave avec quatre de mes enfants et je suis déjà à la limite de la souffrance», confie A.Djamel, l'un des nouveaux attributaires, qui se demande si cet hiver connaîtra la fin du calvaire. L.B est retraité et il attend avec impatience un gîte, lui qui a passé plus de deux décennies à occuper des logis de fortune voire des bâtisses abandonnées. Il est atteint de plusieurs maladies chroniques, dont l'asthme, contracté l'année dernière. Plusieurs autres bénéficiaires invoquent chacun une histoire authentique, l'une plus affligeante que l'autre. Les responsables temporisent, scrutent probablement les listes et veulent rectifier certaines «erreurs sans gravité», si l'on se fie aux impressions d'un responsable local. Affichée, il y a plus de trois mois, la liste provisoire des 2063 attributaires de logements sociaux, n'arrête pas d'alimenter les commentaires autour de certains indus bénéficiaires, imposés par des personnes influentes et des élus des deux chambres. L'heure est plutôt aux supputations quant au nombre des personnes retirées de la liste des bénéficiaires lors de l'opération d'étude des recours, lesquels recours ont dépassé le nombre de 4.000. Des erreurs monumentales dans le fond et dans la forme, ont pour rappel, donné matière à jaser sur les intentions des uns et des autres. Il s'agit notamment de personnes inscrites à deux reprises (documents faisant foi), de noms d'attributaires décédés, et des personnes sans filiation. «Des personnes dont les salaires font trois à quatre fois le Smig et autres proches des élus, ou évoluant dans le circuit de l'administration, ont réussi à tirer les dividendes de la dernière attribution», estime Abdelhamid, un journalier qui a introduit un recours à la commission compétente. Salem, Youcef, Abdallah, Moncef et bien d'autres attendent l'annonce de la liste officielle des attributaires qui demeurent entourée d'une grande opacité. Le système des quotas ayant encore une fois prévalu, les responsables appréhendent de rendre public les noms des indus bénéficiaires. Les uns attendent les clés et les autres prient pour être introduits dans les listes où des flibustiers ont été imposés.