Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est arrivé mercredi dernier à Alger pour une visite de deux jours. A son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediène, Mahmoud Abbas a été reçu, contre toute attente, par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et non pas par le président de la République comme il était prévu. Belkhadem devait pourtant participer mercredi à la même heure au rassemblement initié par les partis de l'Alliance, le Parti des travailleurs et l'UGTA en solidarité avec le Liban. L'absence remarquée du chef de l'Etat à l'aéroport et durant le séjour du président palestinien a suscité des interrogations. Ce qui a alimenté la curiosité de certains observateurs c'est le fait que Nabil Abou Rudeineh, porte-parole de Mahmoud Abbas, avait déclaré auparavant que le président palestinien allait être reçu par plusieurs chefs d'Etats arabes, notamment Abdelaziz Bouteflika d'Algérie, le roi Abdullah de Jordanie, Hosni Moubarek d'Egypte et le roi Abdullah d'Arabie Saoudite. Revenons à la visite de Mahmoud Abbas. A titre indicatif, Alger était sa première étape d'une tournée qui le conduira dans les autres capitales arabes en vue, bien sûr, de concertations bilatérales sur les démarches à entreprendre dans l'avenir. Il est important pour nous de pérenniser cette relation au même titre que la concertation et la coordination avec les pays frères. Durant son séjour en Algérie, le président palestinien a eu des entretiens avec les hauts responsables du pays, au cours desquels il a abordé de façon exhaustive les développements de la situation dans les territoires palestiniens et libanais. Des régions théâtre d'une meurtrière agression militaire israélienne. Pour Mahmoud Abbas, l'Algérie joue un rôle important aux plans arabe et international. Il a rappelé également le soutien de l'Algérie à la cause palestinienne et le rôle historique de l'Algérie vis-à-vis de la question palestinienne. M. Belkhadem et M. Abbas ont également abordé les relations algéro-palestiniennes et algéro-libanaises. De son côté, M. Belkhadem a affirmé à l'APS que « l'Algérie est fidèle à ses principes et à sa politique en soutenant ses frères en Palestine et au Liban », estimant que ce qui se passe dans ces deux pays est « une guerre injuste, loin de toute morale et de toute légalité internationale ». Après avoir rappelé que les Etats arabes avaient présenté une proposition de paix à Beyrouth, M. Belkhadem a jouté qu'il réitère cette offre à chaque sommet arabe pour permettre à la Ligue arabe de poursuivre ses efforts et aux Palestiniens d'ériger leur Etat sur leur terre et en vue du retrait des forces israéliennes des terres arabes occupées à ce jour. « Israël tourne le dos à la légalité internationale, à toute éthique et à tout ce qui est humain, assassine les vieux et les enfants et détruit tout », a déploré le chef du gouvernement. Mahmoud Abbas s'est montré pessimiste par rapport à ce qui se passe au Liban et en Palestine. De son avis, il faut s'attendre à une aggravation de la situation dans ces deux pays du fait du refus d'Israël d'un cessez-le-feu. « La situation s'aggravera et les conséquences seront très lourdes non seulement pour la région mais probablement pour le monde entier. L'escalade de la violence est un fait, israël poursuit son agression contre les peuples palestinien et libanais en toute impunité », a déploré Mahmoud Abbas, qui a qualifié, selon l'APS, la conférence internationale sur la crise libanaise, qui s'est tenue à Rome, d'échec. « Il a qualifié de catastrophique ce qui se passe au Liban et en Palestine en matière de destruction de toutes les infrastructures. La non-interdiction à Israël d'arrêter immédiatement les hostilités, comme demandé par différents pays européens et arabes, atteste d'échec la conférence », a-t-il précisé à l'issue des entretiens qu'il a eus avec le chef du gouvernement. Evoquant les discussions qu'il a eues la veille avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleeza Rice, M. Abbas a affirmé lui avoir rappelé que la solution au problème palestinien repose sur le principe de deux Etats, un palestinien et un autre israélien, et le retrait de tous les territoires occupés en 1967.