Le docteur Hadj Boudri est, depuis 2012, le délégué du conseil de l'ordre des médecins au niveau de la wilaya de Chlef. Il a exercé pendant 13 ans à l'hôpital central de Chlef comme médecin généraliste. Nous l'avons sollicité pour nous parler de la responsabilité du médecin dans les dysfonctionnements que connait le secteur de la santé. - Recevez-vous des requêtes de patients? Si oui, sur quoi portent-elles ? Les malades ou leurs proches se plaignent rarement auprès du conseil de l'ordre des médecins. Depuis que je suis responsable du bureau local, je n'ai reçu que trois requêtes de personnes dénonçant des dépassements dans des structures de soins. Même les praticiens ont tendance à négliger le rôle du conseil de l'ordre des médecins puisque certains d'entre eux tardent à payer leurs frais d'adhésion. - Le praticien est souvent désigné comme étant responsable du manque de soins et de la négligence dans les hôpitaux? Quel est votre commentaire à ce sujet ? L'accès aux soins s'est globalement amélioré et il y a moins de réclamations de la part des malades. Il faut savoir que le médecin n'est qu'un maillon de la chaine de prise en charge médicale dans les différents établissements de santé, qu'ils soient publics ou privés. En plus de la charge énorme qu'ils subissent au quotidien, les praticiens doivent faire face à un manque flagrant d'agents paramédicaux .L'unique école paramédicale existante dans la région ne forme que des aides-soignants alors que les structures de soins ont besoin surtout de techniciens de la santé, de laborantins, de manipulateurs de radiologie et de sages-femmes. - D'après vous, le personnel médical est-il suffisamment formé pour répondre aux besoins des malades ? Ce que je peux vous dire, c'est que les médecins des secteurs public et privé bénéficient périodiquement de stages de perfectionnement et participent également à des journées médicales traitant de problèmes majeurs de santé publique.