Des étudiants de l'Institut de formation en gestion (IFG) affilié à l'entreprise nationale d'hydrocarbures Sonatrach dénoncent une situation de blocage qui handicape leur avenir. Inscrits en 2011 pour une formation de technicien supérieur (TS) en commerce international, ces jeunes voient leur cursus qui devait durer deux ans et demi traîner en longueur sans explications cohérente, selon leurs témoignages. «Après avoir terminé la partie théorique, les deux années de cours au niveau de l'institut au Val d'Hydra (Alger), et soutenu nos thèses après le stage pratique dès septembre 2013, on se retrouve dans une situation où nous ne sommes ni étudiants, ni diplômés», fulmine l'un des apprenants en poursuivant : «on a pourtant payé la totalité de la formation, frais de stages compris.» D'après le groupe d'étudiants, l'accès pour une formation de TS à l'IFG est conditionné par un niveau d'études de troisième année secondaire (terminale), la désignation d'un garant qui doit être employé du groupe pétrolier et le payement des frais de la formation qui se chiffrent à 90 000 DA pour la partie théorique et 30 000 DA pour le stage. «On nous avait assuré que notre avenir était garanti dès qu'on mettait le pied dans cet établissement considéré comme le fleuron de la formation. Or, depuis le début, on a vite déchanté», regrette l'un de nos interlocuteurs. Et les griefs sont nombreux : manque d'encadreurs, inadéquation des formations des enseignants et absentéisme, défaut d'accompagnement lors des stages pratiques et de l'élaboration du Mémoire de fin de cursus sont les plus marquants. Mais ce qui semble perturber le plus ces étudiants, ce sont les formalités administratives. «L'administration de l'institut ne règle jamais nos problèmes. On n'a pas d'interlocuteurs directs et quand on daigne répondre à nos préoccupations, on nous fait des promesses sans lendemain», déplore l'un des jeunes. «Nous avons soutenu nos thèses, donc terminé tout le cursus dès la fin 2013, et nous avons dû attendre plus d'une année et demie pour pouvoir passer l'examen national. Durant tout ce temps, le directeur de l'établissement nous assurait à chaque fois que cet examen décisif devait se dérouler prochainement. Un report qui n'en finissait pas», raconte-t-il en assurant que l'annonce du déroulement de cette épreuve — qui a eu lieu le 22 juin 2014 — s'est faite une semaine avant la date fixée. «Plus d'une année et demie après la fin du cursus, nous avions un peu oublié nos cours. Et nous annoncer cela une semaine avant l'examen nous a même empêché de le préparer dans de bonnes conditions ; pas le temps de réviser», peste-t-il en affirmant que les épreuves préparées par le centre national d'enseignement professionnel à distance (CNEPD) ne cadraient pas réellement avec les cours dispensés dans la spécialité commerce international. «C'était des sujets communs à plusieurs spécialités. Qu'avons-nous à voir avec le droit commercial !» s'exclame l'un d'eux. Revenant sur le déroulement de leurs stages pratiques, les contestataires dénoncent un défaut de prise en charge par la direction de l'établissement. «Il faut savoir que nous payons aussi cette étape de la formation. 30 000 DA le stage, 15 000 DA pour chaque étudiant quand on est en binôme. Mais, malheureusement, c'était à nous de nous débrouiller pour y avoir accès. En plus, durant huit mois de stage (alors que normalement la durée est de six mois), et pendant toute la préparation de la thèse, on n'a vu que trois à quatre fois notre encadreur de l'IFG. Quant à celui qui était chargé de nous suivre au sein de l'entreprise, il nous a pris de haut», se rappelle le plus choqué du groupe. Pour l'heure, ces étudiants en commerce international se retrouvent dans une situation des plus incertaines. Ni diplômés ni étudiants, ils se retrouvent après avoir perdu près de quatre années de leur temps et 120 000 DA de leurs bourses à la case départ. «Alors que quatre mois après son déroulement aucun affichage n'a été effectué, nous avons été informés par un responsable de l'IFG que parmi la trentaine de candidats de notre classe, aucun n'a été reçu à l'examen national», dénonce-t-il en concluant que cela remet en doute la qualité de la formation au sein de cet établissement. «On nous dit d'attendre la période des rattrapages, j'ai peur que cela prenne encore une année et demie pour les passer», poursuit-il. Ainsi, près de quatre années après l'inscription à l'IFG, des étudiants en TS en commerce international se retrouvent sans diplôme ni certificat de scolarité. Une situation qui empêche ces jeunes de poursuivre leur carrière. «J'ai postulé dans un autre établissement pour poursuivre mes études et faire un ingéniorat d'affaires. Ils me demandent au moins une preuve que j'ai effectué une formation de TS. Mais ni un diplôme interne, ni même une attestation de succès ne nous a été délivré. A-t-on fait tout ce cursus pour rien ?!» s'indignent-ils. Mais face à ces interrogations, point de réponses. Pour avoir la version du directeur de l'IFG, on s'est rendu sur place. On nous a gentiment donné le numéro de téléphone fixe de l'établissement ; deux jours durant, la ligne directe sonnait dans le vide.