A l'occasion de la tenue de la 19e édition du Salon international du livre d'Alger, la toute jeune maison d'édition privée, El Kalima, vient d'éditer une fournée de cinq titres. Bien que n'existant que depuis trois ans sur le marché national, la maison d'édition El Kalima a réussi à se faire un nom dans le monde du livre. Aujourd'hui, elle compte dans son catalogue une trentaine de titres. La directrice, Mme Naïma Beldjoudi, est une femme de métier, puisqu'elle cumule une expérience de plus d'une décennie dans l'univers du livre. En effet, elle a exercé à la maison d'édition Marsa, où elle avait dirigé l'antenne d'Alger de la revue Algérie-Littérature-Action. Elle évoque avec beaucoup d'enthousiasme cette fabuleuse expérience : «J'ai été à bonne école. Je ne remercierai jamais assez le directeur, Aïssa Khelladi, qui m'a donné cette belle opportunité d'apprendre ce métier et de connaître des auteurs passionnés et passionnants à la fois. Je ne pourrai jamais faire autre chose que ce métier.» Aussi, cinq titres seront proposés à l'occasion du SILA 2014. On notera que dans le cadre de la célébration du centenaire d'Emmanuel Roblès (Oran-1914-Boulogne 1995), un ouvrage de nouvelles inédites, portant le titre Malika et autres nouvelles d'Algérie, présenté par Guy Dugas, sera disponible. Egalement, à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la Révolution algérienne, l'auteur Félix Colozzi présentera un ouvrage intitulé Mémoires de prison. Il s'agit d'un récit historique embrassant la période comprise entre1976 et 1992. Félix Colozzi est né en 1930 à Alger, au moment où la France célébrait le centenaire de sa présence en Algérie. Dans ce récit historique, il retrace son itinéraire, celui d'un être confronté aux effets pervers de l'ordre colonial, qui manipule les Européens qui s'y complaisent dans leur majorité, asservissant les Algériens qui n'ont de cesse d'écouter l'écho assourdissant de leurs révoltes qui deviendront bientôt une révolution. De 1956, date de son engagement et de son emprisonnement, à 1962, année de sa libération coïncidant avec l'indépendance, il écrit : «Nous sommes en présence d'une forme exemplaire de militantisme d'une Guerre de Libération nationale elle-même exceptionnelle.» Autre livre poignant proposé, La villa Sesini, la torture en Algérie, un appelé témoigne. Juin 1961-mars 1962, d'Henri Pouillot. Le livre en question donne la parole à cet appelé, «déchiré par l'horreur qui, sous ses yeux, se déroula et sur sa propre responsabilité». Dans la catégorie des «beaux» livres, deux titres sont livrés. Proposé lors du dernier SILA en langue française, La Résistance populaire dans la région de Miliana d'Ahmed Benblidia sera disponible dans sa version en langue arabe. Quant au deuxième beau livre, il est consacré à Tahar Djaout, sur ses écrits sur l'art réunis par Michel George Bernard, préfacé par Hamid Nacer Khodja. L'ouvrage en question qui, rappelons-le, a été édité au cours du deuxième trimestre 2014, englobe l'ensemble des articles que le regretté Tahar Djaout avait écrit entre 1976 et 1992 sur les peintres et les sculpteurs algériens et ses préfaces à plusieurs de leurs expositions. Ce beau livre se veut un panorama de l'art algérien moderne.