Plus de 160 candidats au mastère de plusieurs filières de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediène (USTHB) dénoncent une décision interne qui les prive de la poursuite du cursus universitaire. Le rectorat de l'université a ajouté aux critères d'accès au mastère une nouvelle mesure qui empêche les étudiants, ayant passé six années ou plus pour l'obtention de la licence (système LMD), d'intégrer le palier. Pourtant, ces étudiants assurent que les motifs invoqués par le rectorat ne sont pas dignes de foi. «Pour motiver la nouvelle décision, le déclinement des demandes de mastére déposées par les étudiants est due à l'insuffisance des places pédagogiques dans les facultés concernées, nous a affirmé le vice-recteur», rapportent les étudiants. Cependant, ces derniers affirment que des enseignants leur ont assurés que des places sont bel et bien disponibles. Il y aurait même des classes de mastère comptant moins de 20 étudiants. Les protestataires vont encore plus loin, la directive incriminée sensée être appliquée à toutes les spécialités de l'USTHB n'est pas respectée dans l'une des facultés, à savoir celle de chimie, dénoncent-ils. «Lorsque nous sommes allés demander des informations et réclamer notre droit, le doyen de chimie nous a interpellés pour nous dire : ‘‘Ne parlez plus de ma faculté, ma spécialité n'est pas concernée''», déclare l'un des licenciés. En effet, selon ce dernier, «des rumeurs courent disant que nos camarades de la spécialité chimie, dont la première inscription universitaire date de 2008, ont été admis dans les classes de mastère. On a même constaté que leurs certificats de scolarité ont été imprimés», dénonce-t-il pour ce qu'il considère comme une politique de deux poids, deux mesures. Réagissant au communiqué publié par le recteur de l'université, M. Benzaghou, qui les accuse de perturber le fonctionnement de l'USTHB, un des contestataires déclare : «Nous rejetons fortement les accusations portées par le recteur, nous ne sommes pas des fauteurs de troubles, nous demandons juste nos droits.» Pour rappel, selon le communiqué rendu public, on déplore que ce «groupe d'étudiants mène une campagne contre l'université en tentant de la déstabiliser». Dans ce message, le recteur explique que l'accès au mastère est ouvert aux candidats titulaires d'une licence obtenue en trois ou quatre ans. Pour les étudiants ayant fait cinq ans d'études, la commission peut traiter au cas par cas. Enfin, concernant les étudiants qui ont passé six ans ou plus pour obtenir une licence, l'université peut les aider, s'ils le désirent, à s'inscrire dans d'autres universités. Cependant, les critères d'inscription aux études de mastère, publiés dans l'arrêté ministérielle n° 363, sont : le vœu du candidat, son diplôme, ses résultats du cursus et les capacités d'accueil et d'encadrement du mastère. Pour conclure, ces étudiants de l'USTHB de Bab Ezzouar, lancent un appel à la tutelle pour régler le problème avant que la situation ne s'envenime. Notons enfin que les spécialités incriminées par les étudiants sont : biologie, physique, chimie, génie civil, génie mécanique, électronique, mathématiques et informatique, génie procédé.