Quelques semaines à peine après la maîtrise de tous les foyers de la fièvre aphteuse, non sans pertes puisque quelque 6200 ovins ont fait l'objet d'abattage sanitaire, l'Algérie entamera à partir du 2 novembre, et ce, jusqu'au 31 décembre, une campagne de vaccination de rappel contre la fièvre aphteuse de tout le cheptel du pays. Simultanément, il est prévu une opération similaire ciblant la vaccination de rappel contre la rage. «Il a été décidé de lancer une campagne de vaccination de rappel contre la fièvre aphteuse pour l'ensemble des bovins âgés de plus de trois mois, afin de renforcer le matelas immunitaire de notre cheptel. Cette vaccination sera couplée avec celle de rappel contre la rage», lit-on dans une instruction signée par le ministre de tutelle, Abdelwahab Nouri, transmise aux différents walis. Cependant, les wilayas du Grand Sud, en l'occurrence Adrar, Tamanrasset, Illizi et Tindouf, ne sont pas concernées car dans cette région, explique-t-on, l'élevage bovin est rare contrairement à celui camelin et caprin. Les mêmes dispositions préventives ont également ciblé les petits ruminants pour les immuniser contre les maladies prioritaires. En effet, pour la maladie de la Brucellose dont le programme de prophylaxie médicale a touché 31 wilayas, ces dernières «devront procéder à une vaccination de masse des petits ruminants âgés de plus de trois mois tout en excluant les femelles en état de gestation. Chaque petit ruminant vacciné doit être identifié par une boucle auriculaire. Cette immunisation sera couplée à la vaccination anticlaveleuse qui, elle, concernera tous les ovins de plus de trois mois au niveau des 48 wilayas». La disponibilité des vaccins est assurée au niveau de l'Institut national de la médecine vétérinaire ainsi qu'au niveau des laboratoires régionaux. «Le coût des vaccins, des boucles auriculaires, de l'acte vaccinal et de la pose sont pris en charge par le Fonds national du développement agricole», rassure le ministère. Combat Pour réussir cette opération d'envergure visant la protection du patrimoine animal, l'autorité vétérinaire nationale a fait appel aux vétérinaires privés en leur attribuant un mandat sanitaire pour l'accomplissement de l'acte de vaccination. Une occasion que les praticiens spécialisés n'ont pas ratée pour remettre au devant de l'actualité nationale la nécessité d'organiser ce corps médical sous l'égide d'un Ordre professionnel. Pour ce faire, les professionnels représentant leurs pairs des quatre régions du pays multiplient les activités en organisant des actions de sensibilisation à l'effet d'imposer cette option à laquelle le ministre de l'Agriculture serait favorable. Dans une déclaration à El Watan, un des plus anciens de la profession, le docteur Abdeldjouad Mohamed El Aïd, président de l'Association professionnelle des vétérinaires privés, estime qu'«il est déplorable que notre corps ne dispose pas d'une organisation nationale qu'assurerait un conseil de l'Ordre. Ceci relève de la négligence envers une profession qui regroupe plus de 10 000 vétérinaires entre secteurs public et privé. Cette importante masse d'universitaires ne demande qu'à être organisée à l'image de tous les pays maghrébins, voire du monde pour faire face aux multiples problèmes de la santé animale en Algérie». En effet, selon les statistiques officielles, il existe dans notre pays, outre les chômeurs, quelque 7500 vétérinaires privés et 2500 autres exerçant dans le secteur public qui réclament, depuis plusieurs années, un organe moralisateur à l'image des autres spécialités scientifiques, à même de permettre une meilleure organisation de cette profession. L'absence de cette structure a fait valoir à l'Algérie, faut-il le noter, une mauvaise image exprimée officiellement par l'Office international de l'épizootie (OIE) et l'épidémie de la fièvre aphteuse en est un exemple frappant.