Les membres de l'association des retraités de l'ANP n'ont pu tenir, hier, leur rassemblement, prévu devant le siège de l'Assemblée nationale. Après plusieurs actions de rue pour réclamer leurs droits, ces anciens fonctionnaires de l'armée ont décidé de rallier la capitale, en vain. Des milliers d'entre eux qui s'apprêtaient à rejoindre, hier, Alger pour un sit-in pacifique devant l'Assemblée nationale, ont été bloqués et interpellés avant même qu'ils n'atteignent le lieu de leur rassemblement où devait se tenir leur action. Selon le coordinateur régional de l'organisation nationale des retraités, Mohamed Bourekba, «environ 3500 délégués venus de 38 wilayas ont été empêchés de rejoindre ce point de ralliement des retraités». J oint hier au téléphone, notre interlocuteur précise que «près de 9000 retraités se sont dirigés tôt dans la matinée du 1er novembre vers Alger, mais ils ont été bloqués, pour certains à Saïda, Theniet El Had et à Ferdjioua, et d'autres interpellés dans les gares (routières et ferroviaires), dans les cafés, dans la rue (…), avant d'être emmenés pour certains dans les commissariats où ils ont été humiliés, insultés et même frappés». «C'est de la hogra, nous n'avons pas volé, nous étions venus réclamer nos droits, ceux qui ont volé sont ceux qui ont négocié avec Madani Mezrag, le tueur de nos enfant», nous dit-il avec colère. Et d'ajouter : «Nous sommes victimes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.» Notre interlocuteur, qui s'est mis à relater les péripéties qu'ont vécues les anciens militaires dans les maquis durant la décennie noire du terrorisme, regrette le fait que «ceux qui ont défendu la République soient marginalisés aujourd'hui». Selon une copie de leur plateforme où figurent pas moins de 13 points de revendications, cette frange réclament une augmentation de la prime spéciale et des primes de logement pour les victimes du terrorisme. Ils exigent également la régularisation de toutes les primes et revalorisations avec effet rétroactif depuis 2008, en conformité avec le décret présidentiel 10-15 du 4 avril 2010, dont ont bénéficié tous les secteurs d'activité. Les retraités de l'armée se plaignent aussi de la pension dérisoire qu'ils perçoivent. Outre celui de donner le nom de «chahid» aux victimes du terrorisme, ils exigent aussi l'attribution à tous les retraités de l'ANP d'une pension de «fin de service», comme en ont bénéficié les autres retraités depuis juillet 2010. Les retraités de l'armée ne comptent pas baisser les bras. Ils menacent même de battre le pavé dans les prochains jours. «Si rien n'est fait, nous mobiliserons des milliers de retraités devant la présidence de la République», promet Mohamed Bourekba.