A l'instar des autres journaux, El Watan possède une version électronique dynamique avec une rubrique «L'info en continu», une page facebook et un compte Twitter ainsi que la vidéo. Laïd Zaghlami, professeur à la faculté des sciences de l'information et de la communication à l'université d'Alger III a animé, jeudi dernier, à l'Institut de formation Ooredoo de Tixeraïne, à Alger, une conférence qui a porté sur «L'impact du journalisme citoyen, de la presse électronique et des médias sociaux sur le journalisme traditionnel». Selon lui, il s'agit «d'opérer une évolution et non de faire une révolution. Je suis partisan d'une approche graduelle» et à inciter les médias nationaux à aller vers «la spécialisation et à enrichir le contenu». En Algérie dit-il, «nous donnons souvent des informations incomplètes, biaisées, partielles, partiales et même erronées, qui donnent lieu à des décisions inappropriées et à des émeutes». La presse électronique et les médias sociaux ne sont pas ainsi une menace pour les médias traditionnels, mais, ajoute le conférencier, «fini le temps du paternalisme et des monopoles». La présence d'une importante frange de la société sur les réseaux sociaux est expliquée par «la non-crédibilité des médias traditionnels, puisqu'ils sont carrément boudés». A ce titre, il faut savoir qu'ils sont 4,5 millions de facebookers algériens abonnés à ce média social, dont une grande majorité de jeunes âgés entre 18 et 35 ans (68% sont de sexe masculin). Deuxième constat : les Algériens sont moins créatifs et peu actifs : peu surfent pour la recherche scientifique et se contentent de publier des photos et des vidéos. Pour être crédible et établir une relation de confiance avec le lecteur, le journalisme doit rester attaché à des valeurs : être factuel, réactif, générer régulièrement du contenu à valeur ajoutée, proposer une information pertinente et être transparent sur ses sources. Aujourd'hui, il faut que les journalistes s'adaptent aux attentes du public, collent aux réalités sociales et politiques et à leur nouveau mode de consommation des médias. A défaut, il se prend en charge lui-même, devient producteur et fournisseur d'idées et d'informations, s'offrant une occasion inouïe de s'exprimer et d'agir sur les événements. Le conférencier est très clair : «Face aux nouveaux médias, les médias conventionnels sont sous la contrainte de se réformer, à défaut ils subiront toutes les pressions qui perturbent leur existence». Il faut qu'ils se dotent de leurs propres médias sociaux, c'est-à-dire être présents sur facebook, Twitter et You tube. El Watan, par exemple, possède une version électronique dynamique avec une rubrique «L'info en continu», une page facebook et un compte Twitter, ainsi que la vidéo. La vidéo, il y en a partout, elle circule de plus en plus, facilement en mobilité. Cela correspond à une évolution dans la consommation de l'information. Le fait que le Net diffuse de l'information plus rapidement, oblige les autres médias à se tenir au courant de ce qui se dit sur la Toile, et finalement peuvent y prendre leurs sources. Car aujourd'hui, ce qui compte c'est la vitesse de transmission de l'information aux lecteurs ou auditeurs.