Les mutations qu'a connues le métier de journalisme, à l'ère du 3e millénaire numérique, ont des conséquences directes sur la pratique du métier, le terrain est de plus en plus déserté. Les rédactions deviennent de plus en plus virtuelles. Nous assistons, hélas, avec les facilités apportées par les TIC, à de nouvelles dérives dans les pratiques quotidiennes des journalistes. Le «copier-coller» devient une calamité pour les textes comme pour les photos et les illustrations au détriment du respect des droits d'auteur et des règles de la morale professionnelle la plus élémentaire. Ces conclusions ont été faites par Laïd Zaghlami, journaliste et universitaire, hier, lors d'une conférence donnée à l'institut «Nedjma», dans le cadre des activités de son club de presse, qui a organisé sa 15e session de formation sur les TIC et les médias. En effet, les fonctions passerelles se multiplient, notera le conférencier. Ainsi, sont créés le journaliste infographe et le journaliste reporter d'images. «Le journaliste infographe, c'est du journalisme où l'information est illustrée par des dessins, des cartes, des courbes et des histogrammes. il y a aussi le journaliste reporter d'images (JRI) à qui on confie de prendre des images», explique M. Zaghlami. Ces mutations, dira l'auteur, ont non seulement poussé les journalistes à déserter le terrain, mais aussi à changer la manière d'écrire, de titrer, de légender, de mettre en page et d'illustrer l'information.«L'accès facile à des sources multiples via internet conduit certains rédacteurs à ‘'pomper'' sans vergogne la prose des confrères, encouragés parfois par leurs propres patrons», a-t-il souligné. Du coup, clame-t-il, la déontologie est souvent bafouée. Cependant, les TIC ont permis l'avènement d'un nouveau genre de journalisme, à savoir le journalisme alternatif ou le journalisme citoyen, dira le conférencier. «Dans tous les cas, si le citoyen n'est pas satisfait du produit médiatique, c'est lui-même qui se prend en charge et propose des alternatives», a-t-il ajouté. Il s'agit, entre autres, de la blogosphère et des réseaux sociaux qui s'installent avec Myspace, Facebook, Youtube, et ce, à travers l'internet. Par ailleurs, pour qu'ils méritent la confiance des lecteurs, le conférencier a appelé les hommes des médias à mener un combat de moralisation de la profession journalistique. «Les TIC ne sont, en fin de compte, que des moyens pour parfaire le travail journalistique. Le tout repose sur la formation, la crédibilité et la sincérité des professionnels des médias», conclut-il.