Patientez quelques minutes s'il vous plaît. Le temps que ça se vide un peu», intervient un des agents de sécurité du stand de l'Office des publications universitaires (OPU), qui tente tant bien que mal de réguler le flux d'étudiants présents. On joue des coudes, en cette matinée du lundi, face aux rayonnages dédiés aux sciences médicales, pharmaceutiques et biologiques. «Je cherche un dictionnaire médical à ma portée. J'en ai trouvé ailleurs, mais ça coûte très cher», explique un étudiant en première année de médecine. «On a un dictionnaire médical en chantier. Après trois années de travail, on est en train de le finaliser», assure Lacheb Noureddine, DG de l'OPU. L'office qui est une entreprise publique à caractère industriel et commercial, sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est spécialisé dans l'édition d'ouvrages à destination de la population universitaire. «Nous touchons à toutes les spécialités enseignées à l'Université. On compte actuellement un fonds éditorial de 5600 titres. Nous produisons chaque année une centaine de nouveaux titres et nous réimprimons une autre centaine», informe le Dg de l'Opu. Comment l'entité publique opère-elle ses choix des titres à éditer ? «Nous avons une commission et une ligne éditoriales. L'enseignant qui veut éditer à l'OPU doit avoir l'accord du conseil scientifique de son établissement. L'auteur nous envoie donc le rapport du conseil, plus la fiche technique de l'ouvrage. La commission éditoriale décide après de son édition selon des priorités», explique M. Lacheb. S'agissant des priorités, le responsable poursuit : «Nous couvrons toutes les spécialités de l'université. La priorité, par exemple, est attribuée aux ouvrages qui ciblent des filières peu couvertes. On sait également que par rapport à la forte demande, les sciences médicales sont toujours prisées et favorisées». Parallèlement, il faut dire que les producteurs (auteurs) de livres universitaires, contrairement aux étudiants présents au stand de l'Opu, ne se bousculent pas pour être édités. De l'avis de plusieurs acteurs dans le monde de l'édition, les enseignants qui écrivent se font rare. «Il y a des professeurs qui produisent, particulièrement dans les sciences médicales et la technologie, mais ce n'est pas suffisant. En pharmacie, par exemple, seul un professeur a édité deux livres à l'opu», déplore le DG. Selon ce dernier, le marché de l'édition ne motive pas assez les producteurs. «Un professeur de médecine, à titre d'exemple, est aussi chef de service. Il n'a pas le temps pour écrire. Et puis, il faut dire qu'il y a un manque d'intéressement. Une opération chirurgicale effectuée par le professeur lui rapporte mieux que la production de trois livres. Ceci dit, il y a quand même des enseignants qui veulent laisser une trace à travers l'édition», indique-t-il. Concernant le marché des publications universitaires, le responsable soutient qu'il reste intéressant. Pour M. Lacheb, les étudiants de certaines spécialités à l'instar des sciences exactes, de la technologie ou encore des sciences médicales lisent beaucoup. Par contre, ceux des sciences humaines liraient moins, selon lui. Interrogé sur le manque de visibilité de l'OPU et une carence communicationnelle assez désavantageuse pour l'office, le Dg assure que l'établissement a failli disparaître. «L'opu a connu une phase très critique. On a failli disparaître pour des raisons multiples. Nous sommes justement en train de nous organiser sur les plans managérial et éditorial. Je vous assure que dans quelque temps, on va communiquer et beaucoup sur nos produits», s'enthousiasme Lacheb Noureddine.