Le Festival international de danse contemporaine est de retour cette année, du 15 au 22 novembre, au Théâtre national d'Alger. Placée sous le signe du «Partage», cette sixième édition coïncide avec la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Les grandes lignes de la programmation de ce festival ont été dévoilées, hier matin, lors d'un point de presse à la bibliothèque du palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, animé par la commissaire du festival, Mebarka Kaddouri. Pour la conférencière, le festival s'est spécialisé au fil des années. Le public est devenu exigeant et connaisseur à la fois. Pour Mebarka Kaddouri, «la danse n'incarne pas seulement une histoire ou un mouvement du corps, mais elle est depuis de nombreux siècles l'un des aspects de la philosophie, en ce sens qu'elle transmet notre pensée, à l'instar de tous les autres arts visuels. Aussi, la danse est le produit de nos idées parce qu'elle reflète notre état psychique. Dès lors, la danse est une musique, des couleurs et une lumière». Ainsi, pendant huit jours, 28 pays étrangers viendront présenter une moyenne de 38 performances. En effet, des troupes de danse contemporaine venues, entre autres, du Mexique, de Russie, de Turquie, de Tchéquie, du Japon, du Burkina Faso, du Kenya, du Congo, du Maroc participeront au festival aux côtés de neuf troupes algériennes. L'invité d'honneur n'est autre que la Palestine. Un pays qui continue de subir au quotidien les pires injustices. «La Palestine a toujours été présente aux différentes éditions du Festival afin d'affirmer la profondeur de la relation entre les deux peuples, algérien et palestinien», explique la commissaire. La Palestine sera présente par une chorégraphie réalisée par Maher Shawamra et exécutée par des danseurs palestiniens. Le clou de cette présente édition est sans conteste la prestation, dans la soirée d'inauguration du festival, d'une compagnie de danseurs de handicapés anglais et d'un jeune handicapé algérien. En outre, un concours sera organisé au profit des troupes nationales et internationales. De même que 80 stagiaires algériens suivront, du 10 au 21 novembre, une formation au niveau de l'INADC. Ils présenteront le fruit de leur travail — chapeauté par des encadreurs — lors de la soirée de clôture. Les conférences ne seront pas en reste puisque cinq rendez-vous seront programmés les matinées, dès 10h, à l'hôtel Essafir. Des thèmes aussi intéressants que riches seront débattus par des spécialistes en la matière. A titre d'illustration, le chorégraphe indien, Raghlinath Manet, animera une conférence le 16 novembre portant sur «L'influence de la danse indienne». De son côté, l'Allemand Melise Uwe reviendra sur la performance des claquettes. Revenant sur la question du projet de création en Algérie d'une école de danse contemporaine, la commissaire Mebarka Kaddouri a précisé que le ministère de la Culture est en train de plancher sur ce sujet. Mais il va sans dire que la formation occupe une place de choix à travers les efforts fournis par le Ballet national et le ballet de l'ONCI, ainsi que les écoles privées. «Il y a une avancée et un grand espoir de voir cette école naître, surtout avec la construction du premier opéra d'Alger», a déclaré la commissaire.