Une personne est décédée et quatre autres ont été blessées, hier vers 9h, suite à l'effondrement des planchers d'un immeuble de quatre étages à la rue Ahmed Bouzrina (ex-rue de la Lyre) à Alger. Les planchers de cette bâtisse — l'ancien hôtel le Pacha —, en phase de rénovation, n'ont pas résisté et ont cédé en raison des infiltrations provoquées par les dernières pluies, blessant par leur chute cinq passants, dont une femme, sur cette rue très fréquentée de la vieille médina d'Alger (Basse Casbah). Transférées par les éléments de la Protection civile au CHU Mustapha Pacha, l'un d'eux (une personne âgée), gravement blessé, est décédé. «Nous avons évacué cinq blessés vers les urgences du CHU Mustapha Pacha dont un dans un état grave. Ce blessé, K. C., âgé de 67 ans, est mort aux urgences», a indiqué le lieutenant Sofiane Bakhti, chargé de communication de la Protection civile d'Alger. Hier, lors de notre passage, nous avons constaté la mise en place d'un important dispositif de sécurité. Des agents de nettoiement s'affairaient à dégager les gravats occasionnés par l'effondrement de la bâtisse n°36. A noter que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, et le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, accompagnés de quelques cadres de la wilaya se sont déplacés sur les lieux. Cela étant, cet énième effondrement remet repose la problématique des immeubles vétustes datant de l'époque coloniale, qui menacent ruine dans certains quartiers de la capitale, notamment ceux de La Casbah. Délabrement Il ne se passe pas un hiver sans que l'on enregistre des immeubles tombant comme un château de cartes et causant des décès devant l'impuissance des locataires. Et pas loin de la bâtisse dont les planchers ont cédé, rue Ben Mohamed (ex-rue du Chêne), des immeubles, marqués d'une croix rouge, sont dans un état de délabrement avancé. «Venez voir où on habite, ce qui vient de se passer plus haut (à la rue de la Lyre) ne va pas tarder à nous toucher», s'époumone un habitant. Celui-ci nous a montré, lors de notre passage dans les petites ruelles que nous avons empruntées, les bâtiments se soutiennent les uns les autres par des…madriers. A l'intérieur, les escaliers, sans lumière, sont également consolidés par des chevrons. Les murs sont fissurés… Des experts du CTC ont établi des études, des constats et suggéré des solutions, mais leurs recommandations sont restées lettre morte. Profitant de la présence de la presse sur les lieux, beaucoup d'habitants des différentes rues de la Basse Casbah ont lancé un SOS aux autorités de la wilaya, afin de trouver une solution urgente à la situation angoissante et menaçante qu'ils vivent au quotidien. «Qu'ils nous trouvent des solutions avant que d'autres familles n'en soient victimes», s'écrie un habitant de la rue de la Lyre.