Des combats intenses entre groupes armés rivaux dans l'ouest, l'est et le sud-est de la Libye ont forcé plus de 100 000 personnes à fuir leurs foyers en octobre dernier, d'après un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), publié le 14 novembre. Amy Buchanan, chargée de protection pour le bureau du HCR en Libye, expliqueb dans un entretien à la Radio des Nations unies, qu'après Benghazi en mai et Tripoli en juillet, les affrontements touchent désormais de nombreuses autres villes, provoquant des déplacements «éparpillés». En raison de l'insécurité, les organisations humanitaires ont particulièrement du mal à atteindre ces populations déplacées qui ont un besoin urgent d'abri, de soins de santé, de nourriture, d'eau et autres produits de base. Les villes d'Al Marj, Ajdabiya, Al Bayda et Misrata, qui accueillent des déplacés en provenance de Benghazi ou de Tawergha, ont atteint leurs capacités maximales d'accueil. En certains endroits, les écoles ont dû être fermées pour accueillir les déplacés ; dans d'autres, les déplacés campent dans les parcs de stationnement. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables. Les familles déplacées manquent de vêtements chauds, de chauffage, d'abris et de tentes adaptées pour faire face à la pluie et au vent. Le HCR estime à près de 400 000 le nombre de déplacés internes depuis que les violences ont éclaté, en mai 2014. L'agence onusienne, qui intervient en Libye au travers de convois d'aide transfrontalière, fait face à de nombreuses difficultés d'accès et de financement. 19 000 personnes déplacées ont pu recevoir de l'assistance humanitaire au cours des mois d'août et de septembre via ces convois d'aide transfrontalière.