Alors que l'horreur règne toujours en maître au Liban, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à trouver une solution à même d'arrêter l'agression israélienne contre les Libanais. Il a, jusqu'alors, démontré son impuissance devant la pression des Etats-Unis. Le gouvernement Bush, avocat de l'Etat hébreu, s'est érigé en censeur de l'instance onusienne en sabordant toute initiative susceptible de restaurer la paix au Moyen-Orient. Pas de demande de cessez-le-feu et pas de condamnation des massacres ignobles commis par l'armée israélienne. Prompt à adopter une résolution « musclée » contre l'Iran, le Conseil de sécurité demeure muet quant à la question de la guerre contre le Liban et ses conséquences tragiques pour la population civile. Le chemin de la paix est encore loin et escarpé. Ni le nombre de plus en plus élevé de victimes, ni l'ampleur des dégâts matériels occasionnés dans tout le Liban n'ont poussé le Conseil de sécurité à ordonner un cessez-le-feu immédiat. Mais les tentatives de la communauté internationale se poursuivent en vue d'arrêter les hostilités dans la région. Hier encore, le secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), Kofi Annan, a rencontré à New-York les ambassadeurs des « cinq grands » du Conseil de sécurité dans ce but. Les discussions entre Kofi Annan et les cinq ministres ont, a indiqué un communiqué de l'ONU, porté sur « la cessation des hostilités, d'un cessez-le-feu et d'un cadre politique pour un règlement, de la composition et du déploiement d'une force de stabilisation pour le Liban et de la situation humanitaire ». Même si le secrétaire général de l'ONU « s'est montré satisfait des débats engagés lors de cette rencontre », la solution est loin d'être trouvée. Selon les observateurs de la scène, il faut d'abord surmonter la divergence d'approche apparue entre les Etats-Unis d'Amérique et la France. Cette dernière avait, rappelons le, introduit dimanche dernier un projet de résolution appelant à « la cessation immédiate des hostilités ». Pour leur part, les USA, refusant toujours d'appeler à un cessez-le-feu, projettent d'introduire leur propre résolution. Un projet qui défendra, sans doute, les intérêts d'Israël, notamment l'envoi d'une force internationale dans la région. L'Etat hébreu a conditionné toute trêve par le déploiement d'une force multinationale à ses frontières avec le Liban et les frontières entre ce dernier et la Syrie. A travers cette demande, Israël, estiment les observateurs, veut se protéger du Hezbollah et que cette force se charge d'appliquer la résolution onusienne 1559 portant sur le désarmement de ce dernier. Par ailleurs, les ministres européens des Affaires étrangères ont plaidé, à l'issue de leur réunion hier à Bruxelles, « pour la cessation immédiate des hostilités », sans pour autant aller jusqu'à appeler à un cessez-le-feu tout de suite. La réticence de Londres et Berlin a, semble-t-il, influé sur la décision de l'UE.