Annoncé vers la fin 2013 par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, le projet du plus grand hôpital d'Algérie tarde à voir le jour. Prévu pour le 1er novembre dernier, le lancement officiel des travaux a été reporté à une date ultérieure. Selon des sources officielles de l'APC de Staouéli, lieu d'implantation du projet en question, les ministres concernés, entre autres le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et celui de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avaient d'autres engagements plus importants. Sur les lieux, seule une pancarte contenant la fiche technique du projet est visible. Cependant, la logique des choses aurait voulu que ce projet soit parmi les priorités dans l'agenda de ces hauts responsables de l'Etat. Une logique expliquée par l'importance majeure de la réalisation d'une pareille infrastructure sanitaire dans la capitale, qui n'arrive toujours pas à répondre à la forte demande des citoyens en termes de soins. Pour ceux qui l'ignorent, ce nouvel hôpital est un centre hospitalier haut standing qui sera implanté dans la commune côtière de Staouéli, non loin du quartier Khaïti Ahmed. Sur une superficie de 22 hectares, plusieurs spécialités sont prévues dans son programme fonctionnel. En plus des services de chirurgies et d'imageries médicales, d'autres spécialités, jusqu'à nos jours rares, figurent au menu du fonctionnement de cet établissement. Entre autres, la médecine nucléaire encore très méconnue. Même si Alger compte à son actif 4 CHU, 13 Etablissements publics spécialisés (EHS), 8 Etablissements hospitaliers publics (EHP), 10 Etablissements de santé de proximité (ESP) et 80 polycliniques, elle n'arrive toujours pas à prodiguer des soins de qualité. La preuve : le président de la République se soigne à l'étranger. Il en est de même pour les autres hauts responsables de l'Etat. Une prise en charge à l'étranger est aussi fortement demandée lorsqu'il s'agit de maladies rares ou dont les moyens humains et matériels sont indisponibles au niveau local. Cette carence en termes de soins a permis à plusieurs infrastructures sanitaires privées à voir le jour. En quelques années seulement, plusieurs cliniques ont ouvert leurs portes. N'étant accessibles qu'aux bourses aisées, ces nouveaux établissements privés sont loin d'être la solution à ce vide dans le domaine de la santé. Avec ses 760 lits et ses services sanitaires de qualité internationale, la réalisation de ce grand CHU est une urgence nationale. Contrairement aux rumeurs, cet hôpital ultramoderne répondant aux normes internationales ne sera pas un CHU militaire. Même si le budget alloué n'est pas encore officiellement annoncé, certains responsables évalueraient ce projet à plus d'un milliard 200 millions de dinars. Un budget qui s'avère encore loin du coût réel de ce projet, mais demeure toujours plus bas que celui alloué à la réalisation de la grande Mosquée d'Alger. Même si les travaux ne sont pas lancés, le projet a été accordé à l'entreprise italienne Rizzani De-Eccher et devrait être réceptionné vers l'aube 2018-2019. En attendant, les malades devront prendre leur mal en patience, en espérant seulement qu'il ne subira pas le même sort que tous les autres grands projets lancés en Algérie, à savoir le Métro d'Alger livré 20 ans après son lancement.